19.06.2019. CONFERENCE A CAEN. PRESENTATION DE NOS PROPOSITIONS HORAIRES POUR LE SUD NORMANDIE EN LIEN AVEC LE RESEAU NORMAND

INTRODUCTION

Aujourd’hui, il n’est plus possible d’aborder la question des transports sans mesurer son empreinte écologique et son coût social en termes de santé publique. D’autres facteurs sont également à prendre en compte : le coût pour l’usager, la dégradation du réseau routier à charge des contribuables, le temps perdu et la surconsommation des espaces par le développement du réseau routier.

Le réchauffement climatique impose de prendre dans les plus brefs délais des mesures concrètes pour ralentir la hausse des températures en lien avec les gaz à effets de serre. Sachant que le transport routier en constitue un élément important, cela impose forcément de conduire des politiques qui favorisent les modes les moins polluants. Pourtant, cette évidence est loin d’être la motivation qui anime les dirigeants au plan national et sur notre région. Au contraire, des suppressions de train sont à l’ordre du jour avec le développement du transport par bus.

Force est de constater, qu’au fil du temps, il devient de plus en difficile de se déplacer sur le réseau intérieur de la Normandie et pire encore, vers les régions limitrophes. Faire un Alençon Rouen le matin et son retour le soir est devenu pratiquement impossible. Il en est de même pour aller de Rouen à Rennes ou de Cherbourg à Rennes. Quant à se déplacer de Flers ou Vire vers Rouen, c’est impossible ou sinon il faut subir des temps d’attente de plus d’une heure. Et l’on peut multiplier les exemples à l’envi. Il y a 2 ans, il était possible de se rendre de Caen au Mans avec toutes les correspondances TGV vers Lille, Strasbourg, Marseille et Montpellier le matin. C’est devenu impossible en raison du train 1320 qui a été retardé de 30 min et qui ne permet plus d’avoir ces correspondances. Dans le projet du service de décembre, il est carrément supprimé. On va nous ressortir que sa fréquentation de bout en bout avait diminué. La stratégie est connue, rendre impossible les déplacements pour faire chuter la fréquentation et justifier la suppression en prétextant la diminution de voyageurs. Sauf, que si ce train était remis dans son horaire précédent, il ferait double usage : permettre le retour à des correspondances avec les TGV et assurer une mission de TER avec des horaires compatibles avec le travail et les études.

Lorsque l’on ne disposait pas de toute la technologie numérique, toutes ces relations existaient et même mieux : il était possible de faire Rouen Le Mans sans changer de train. Dire que la technologie serait l’ennemi du service public ne fait pas partie de notre discours.

Bien au contraire, elle pourrait permettre d’améliorer les déplacements en train. Sauf qu’aujourd’hui la rentabilité et les économies se font par les réductions d’emploi et passent essentiellement par le recours au numérique pour justifier la fermeture de guichets. Ce qui prive ainsi une partie de la population (30%) d’avoir accès au train à cause de la fracture numérique.

On ne peut passer sous silence le résultat des politiques conduites par la SNCF depuis longtemps avec la gestion par activité (TER, Inter-cités et TGV), puis par ligne, dissocié du reste du réseau normand qui a dégradé l’ensemble des relations. Ces choix ont déconstruit également un certain nombre de connexions. Ainsi Mézidon n’est pratiquement plus une gare de correspondance, Argentan de moins en moins.

De plus, la suppression des comités de ligne par l’actuel Président de Région ne permet plus de prendre en compte la parole des usagers, des élus et des cheminots.

Et l’on peut comprendre pourquoi, tant ce lieu de démocratie participative avait conduit à la prise en compte d’un certain nombre de priorités et d’exigences des usagers.

C’était également un lieu d’échange qui permettait de demander des comptes à la SNCF, sur la régularité, sur l’accès dans les gares, la propreté et qui souvent se trouvait être un lieu de contestation de la politique d’abandon de la SNCF et du manque d’investissements.

En règle générale, pour les transports en train, la priorité reste souvent la capitale, bien que plus de 80% des déplacements au quotidien s’effectuent à moins de 80 km. Ce qui revêt une importance capitale en termes de déplacements et oblige à conduire une véritable réflexion sur les enjeux de transports autres que ceux que le veut la loi LOM notamment en les faisant reporter sur des solutions individuelles. Un autre aspect est la gentrification des villes avec l’externalisation des emplois à la périphérie qui nécessite d’envisager une autre gestion des espaces et des modes de déplacements collectifs pour mieux les coordonner entre eux.

La reprise de la gestion des inter-cités par la région à partir de 2020 a renforcé la gestion par axe et finit par enlever toute cohérence aux possibilités de déplacements sur tout le réseau normand. Les correspondances ont été déconstruites, voire supprimées pour rendre le train moins attractif ou bien pour légitimer la suppression de certaines circulations, de façon à rendre le bus incontournable.

Le Budget régional en 2018 a baissé de près de 4 millions d’€/an. C’est également avec cette logique d’économie que se construisent les horaires de train, en optimisant les coûts concernant la réutilisation du matériel et des conducteurs. La région et la SNCF veulent accélérer ce processus et c’est cette situation qui se prépare pour l’axe Paris Granville, notamment en voulant déplacer les conducteurs d’Argentan à Granville, en cherchant à leur faire effectuer des allers et retours sur la même période de travail pour le matériel et les conducteurs. Quant aux besoins des usagers, ils s’adapteront, ou pas.

Au contraire, notre collectif, attaché aux valeurs de service public, a décidé de construire un projet qui facilite les déplacements à l’intérieur de la région, en instaurant également une continuité de relations vers les autres régions, le réseau national et le Réseau TGV. C’est ainsi que nous sommes partis de l’idée qu’il fallait pouvoir relier Cherbourg au Mans et à Rennes. Rouen à Alençon et le Mans ou Vire. Remettre des Caen Rennes avec des possibilités de correspondance à Rennes vers Quimper, Brest et Nantes. Et surtout, redonner toute sa place à la plateforme TGV du Mans pour toutes les destinations en France et en Europe, tout comme à Rennes vers Paris et au-delà.

Plusieurs données ont été prises en compte, en lien avec les besoins des scolaires, des étudiants et les usagers du quotidien, notamment les salariés. Autre élément important, la nécessité de participer au désenclavement des territoires en favorisant des relations sur tout le réseau national pour favoriser les échanges économiques.

Il est clair que pour être en mesure de mettre en place ces nouvelles grilles horaires, des investissements seront nécessaires. Une offre cohérente, accompagnée d’une tarification sociale et adaptée est de nature à relancer la dynamique des déplacements en train. Notre projet répond également aux enjeux environnementaux de réduire les gaz à effet de serre. La dimension humaine pour la qualité des services et la cohésion sociale n’est plus à démontrer, c’est pourquoi nous continuons à défendre la présence des guichets. Cet ensemble ne peut se faire que dans le cadre d’un service public démocratisé. Il est vrai un véritable enjeu de société. Relevons le défi ensemble !

QUELQUES ÉLÉMENTS DE COMPRÉHENSION DU RÉSEAU BAS NORMAND

CARTE ET SCHÉMA DU TRIANGLE DE FOLLIGNY

QUELQUES UNES DE NOS PROPOSITIONS SUR LES HORAIRES ET LES CONNEXIONS

CAEN LE MANS TOURS

EVOLUTION

Le titre de ce chapitre se justifie par les attaques portées à cette ligne par la Région, sans doute dans l'attente d'autres attaques dans le Sud Normandie. Nous publions ici la grille des suppressions de trains envisagées par la Région que nous avons pu obtenir de source sûre, grille qui sera en application au plus tard en décembre 2019, si ce n'est dès septembre 2019.

Les projets de la Région sur cette ligne :

Suppression de 8790 km de train cumulés dans les 2 sens

Recréation de 5730 km train et 2400 km bus avec des correspondances cassées et des départs ou arrivées retardés.

BILAN : suppression de 2730 km train mais mise en place de 2400 km de cars

CAEN LE MANS TOURS NOS PROPOSITIONS

CAEN RENNES ET PLUS

Quelques propositions

Il s'agit de remettre du train là où il a été supprimé et d'utiliser le potentiel de cette ligne transversale. Évidemment la réouverture des guichets est toujours à l'ordre du jour comme la remise en service des arrêts.

PARIS GRANVILLE EN CONNEXION AVEC CAEN RENNES, CAEN LE MANS TOURS,

ET LE TGV

LES TWEETS DE MONSIEUR FRANCK GUEGUENIAT, CONSEILLER REGIONAL

DE LA RÉGION NORMANDIE

COMMUNIQUE DE PRESSE DE M. FRANCK GUEGUENIAT

DU 20.06.2019

REVUE DE PRESSE