ENTREVUE AVEC LE MAIRE DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (50) LE 15 MAI 2018

Le 15 mai une délégation du Collectif s’est rendue à la Mairie de Saint-Hilaire-du-Harcouët pour y rencontrer le Maire, Monsieur Badiou.

Après avoir présenté les circonstances de la création du collectif le 5 février 2018, nous avons entamé la discussion sur les services publics et notamment le ferroviaire.

Il nous a dit que la politique qui était menée au niveau national relevait du parisianisme, d’un éloignement des décideurs de la population et des réalités locales. Il a également affirmé qu’il ne comprenait pas le gâchis auquel on assistait aujourd'hui.

Nous lui avons répondu que le pays était pris dans une logique de financiarisation, processus auquel participait Morin puisqu’il se préparait à être donneur d’ordre en 2020 selon la convention signée en 2016 avec le 1^er ministre de l’époque, Manuel Valls. Ainsi, nous l’avons informé d’une part de la vente des Régiolis sur la ligne Paris-Granville, alors que ces trains relèvent d’une technologie indispensable à cet axe non électrifié entre Dreux et Granville, d’autre part de la baisse de 7,5 millions d’Euros des investissements dans les trains TER sur 2017-2018, ce qui suppose moins de trains sur la région.

Très rapidement, la conversation a porté sur la fermeture des guichets SNCF dans la région qui vidait notre région d’agents formés et qualifiés dans la délivrance des titres de transport et dans la sécurisation des quais et des gares.

Mais le problème qui préoccupe le plus M. Badiou est celui des connexions. En effet, les horaires des bus Manéo et des trains à Vire est inadapté. Il l’a fait savoir à la Région à plusieurs reprises par le biais de Jean-Baptiste Gastinne, Vice-Président de la Région Normandie en charge des transports. Malgré son insistance, ces demandes répétées sont restées sans réponse.

Or, ces connexions sont absolument nécessaires et elles doivent être efficaces. Saint-Hilaire est en effet le point de départ de la ligne 14 qui permet aux habitants, non seulement de Saint-Hilaire mais aussi de Mortain et de Sourdeval de prendre le train à Vire, et ils sont nombreux. Il en est de même pour la ligne 8 en direction d’Avranches.

Les dysfonctionnements sont tels, qu’il s’agisse des connexions train/bus ou de la ligne ferroviaire elle-même, que les professionnels prennent le train à Laval. Mais évidemment c’est très cher (ligne TGV). Cependant, si la liaison Paris-Laval est très empruntée par les professionnels de Saint-Hilaire, M. Badiou remarque que cette ligne se dégrade aussi.

Il considère que le Paris-Granville était indispensable à notre région non seulement vers la côte mais aussi vers Paris. En effet, cette ligne permet le lien avec la capitale, d'autant plus que le sud Normandie fait partie des régions les plus pauvres de France, et vers la côte. Mais il a émis l'idée que dans notre région la population n'avait pas une "culture du transport en commun" et qu’il fallait l’amener à aimer ce mode de transport.

Il a alors fait valoir ce qu'il avait réalisé sur sa commune tout en soulignant qu'il était tributaire de l'Agglo pour les décisions : valorisation des voies vertes qui attirent énormément de touristes (camping plein) avec vélos y compris vélos électriques, bus à 2.30 Euros pour aller à Granville. Il nous a cité le cas d’une personne âgée qui ne souhaite plus prendre sa voiture sur une longue distance, mais qui peut ainsi partir tranquillement passer une journée au bord de la mer. Par ailleurs dans sa ville, il a mis en place des navettes gratuites.

Nous avons défendu l'idée qu'il fallait faire des offres incitatives au niveau du transport ferroviaire, d’autant que la voiture n'était certainement pas la solution d'avenir compte tenu des contraintes environnementales qui sont les nôtres aujourd’hui. Partant de notre constat qu’il y avait très peu de connexions dans la semaine et aucune le dimanche en direction de Vire et d’Avranches, nous avons proposé d’augmenter le nombre de bus dans les deux directions et sur l'ensemble de la semaine, en ajustant les horaires au départs des trains, ce qui évite aux usagers du ferroviaire de prendre leur voiture personnelle.

Nous lui avons également dit que ses initiatives étaient intéressantes, mais que, pour nous, l'accessibilité au transport public ne devait pas enfermer la population dans un bocal, et que le droit des citoyens à la mobilité et au transport s'étendait sur tout le territoire, ce avec quoi M. Badiou est d'accord.

Par ailleurs, il nous a dit ne pas comprendre l'impossibilité d'avoir des connexions avec Rennes et Fougères et qu'en effet on enfermait la population dans sa région en l'excluant des autres territoires.

A la fin de l’entretien, nous lui avons remis un dossier documentaire tout en lui proposant d'approfondir la discussion. A propos du dossier, il nous a dit que cela permettrait de mieux comprendre car les nouvelles venaient souvent des journaux alors que le sujet du ferroviaire est complexe.