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Ce blog sert de journal à notre collectif citoyen créé à Argentan (Orne) par des cheminots et des usagers pour la défense du service public ferroviaire dans le sud Normandie. Il rend compte des déclarations, des actions de ce collectif auprès de la population et des élus. Il présente aussi des réflexions pour la défense du service public.

SEANCE DE TRAVAIL DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DU 27 JUIN 2018 (2) - DISCUSSION

Ordre du jour

1- Bilan de la Fête du train (9 juin)

2- Bilan de la journée de mobilisation devant le Conseil Régional le 18 juin au Havre

3 - Discussion

4 - Bilan trésorerie

5- Questions diverses

 

Discussion après l’introduction

Les deux premiers points ont été abordés dans l'introduction et ne suscitent pas de remarques particulières.

Sur la situation générale du financement des transports

Jusqu’à présent, concernant le financement des transports en commun, les entreprises versaient une taxe de 0,6 % à partir d’un seuil de 10 salariés. Cette taxe finançait 100 % des bus sur Alençon. Au nom de la création d’emplois, le gouvernement a décidé de porter ce seuil à 50 salariés ce qui représente une baisse de 80 % des recettes alors même qu’il y a une baisse des dotations en direction des collectivités. Dans le même temps, l’État pompe sur l’agence de l’eau.

Ce qui est exonéré va être impacté sur le contribuable. Mais en réalité des millions d’Euros vont disparaître.

En Italie, les mêmes mesures ont été prises : or, pas un emploi n’a été créé.

Dans le même temps, la BCE (Banque Centrale Européenne) dégage des emprunts à taux négatifs qui servent à prêter aux banques. Cet argent devrait servir aux Services publics.

Or, il a servi en réalité à la privatisation des grands groupes publics. Ainsi l’argent public est capté par les actionnaires. Quelques exemples qui préfigurent ce qui va se passer pour la SNCF : France Télécom, EDF, GDF, Autoroutes.

C’est un aspect que le collectif devrait développer dans le cadre des élections européennes : cet argent doit servir aux Services Publics !

Cependant, il faut souligner dans notre argumentaire ce que la lutte des cheminots a permis de gagner par rapport au projet de loi initial : la dotation de 800 M pour maintenir les petites lignes, dotation qui s’ajoutent à celles déjà attribuées aux Régions. Notre argumentation principale reste celle de la modernisation.

Dans le même ordre d’idées le rachat de la dette libère 1Md€ par an. La question est de savoir ce que va devenir cet argent. Qui va bénéficier de cet argent ? Réseau Ferré (RF) ou Réseau mobilités. Patrick Jeantet (Président directeur général de SNCF Réseau et président délégué du Directoire de SNCF) a déclaré : « nous allons investir pour supprimer les postes d’aiguillage et les remplacer par une gestion centralisée ». Il s’agit de tous les postes d’aiguillage, c’est-à-dire 30 000 personnes qui dégagent. C’est un nouveau plan social.

Nous, nous disons qu’il faut ré-humaniser les gares et les trains et moderniser le réseau par l’électrification des lignes qui ne le sont pas. C’est cela la priorité.

Sur l’action du Collectif

Deux aspects à privilégier : l’action en direction des élus et celle en direction des usagers.

En direction des élus, il faudrait souligner leurs responsabilités même si l’on sait qu’ils ont de moins en moins de pouvoirs au sein des Communautés de Communes.

En direction des usagers, le Collectif doit accomplir un travail de mise à plat du problème des correspondances et des horaires en popularisant ces aspects.

Il serait possible de construire des projets soit à partir des gares soit à partir des axes. Il faut relancer une logique d’axe : Caen-Tours, Caen-Rennes et Paris-Granville, car tous les projets s’imbriquent les uns dans les autres. Sur le Caen-Rennes, nous avons des contacts avec le collectif breton FRET (Fougères Rennes en Train). Il faut faire également le lien entre le transport Fret et Voyageurs en soulignant la dynamique qui existe entre ces deux activités. Sur la question du Mont-St-Michel, un accord est possible sur la desserte du Mont. D’ailleurs David Nicolas (Maire d’Avranches et Président de la Communauté d’Agglo) souhaite la création d’un EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial) ce qui rejoint le projet du Collectif.

 

Il est également nécessaire de prendre en compte les questions posées par les usagers. Et de bien cerner les publics auxquels le Collectif va s’adresser.

En réalité il y a plusieurs publics : les élus, les gens d’ores et déjà mobilisés et les gens démunis, qui n’ont plus rien à perdre. Il faut ajouter à cela des logiques de « quartiers » : certaines personnes ne vont pas au-delà de telle rue, de tels quartiers.

Il y a un principe de réalité : tant que les gens n’ont pas vécu la situation, ils ont du mal à se mobiliser massivement. En même temps, ils veulent s’informer.

 

La question qui nous est posée est la façon dont nous permettons la compréhension de quelque chose de complexe comme le service public ferroviaire. Dans ce sens la publication de notre journal sur 4 pages sera très importante. Il est possible de l’utiliser sur les réseaux sociaux, mais le contact sur le terrain avec la population est primordail. Ainsi, le journal sera accompagné par un questionnaire aux usagers pour prendre en compte au plus près leurs préoccupations, notamment la tarification et les horaires.

 

Sur la tarification et le financement

Les usagers s’interrogent sur les tarifs pratiqués par SNCF. Plusieurs aspects sont en prendre en considération dans nos explications.

Les gens s’interrogent sur la différence des prix pratiqués sur le même trajet.

Les choses se passent de la manière suivante :

- Plus il y a de demandes à un horaire déterminé, plus les prix sont élevés. Ainsi, le Paris-Granville est cher le vendredi soir car la demande est forte.

- Moins la demande est élevée, plus le prix est bas.

En fait, SNCF applique le système utilisé dans le transport aérien. Ce système est appliqué sur TOUS les trains, pas simplement les TGV.

Trois types de trains : Intercité (T.E.T), TGV OUIGO, T.E.R
Trois types de trains : Intercité (T.E.T), TGV OUIGO, T.E.R
Trois types de trains : Intercité (T.E.T), TGV OUIGO, T.E.R

Trois types de trains : Intercité (T.E.T), TGV OUIGO, T.E.R

Avant ce système, c’est la péréquation qui s’appliquait entre le Fret, les lignes excédentaires et les autres : il y avait une véritable politique d’équilibre du territoire et tout le monde payait le même prix, au kilomètre parcouru.

Aujourd’hui, les trains T.E.R. (Transport Express Régional – gérés par les Régions) sont tarifés de la façon suivante : 40 % pour le voyageur, 60 % pour la Région.

Pour les T.ET. (Trains d’Equilibre du Territoire – Intercités gérés par l’État jusqu’en 2020) c’est l’inverse : 60 % sont payé par l’usager, 40 % par la Région.

L’argent servait à financer les infrastructures. L’exemple des TGV est parlant.

Aujourd’hui, tous les TGV sont déficitaires. Le prix du sillon a énormément augmenté ce qui impacte le prix du billet. (sillon : créneau d’autorisation de circulation alloué à un train sur un parcours précis de l’infrastructure à un instant précis. Il est vendu par Réseau Ferré)

Mais avant, les TGV rentables payaient les TGV non rentables.

L’ouverture à la concurrence en 2020 va créer des distorsions au niveau de la gestion du réseau du fait que la totalité des trains vont être gérés par les Région puisque l’État se désengage du ferroviaire. Les Régions vont se retrouver avec des problèmes parce le réseau qui leur incombe n’aura pas de compensation financière venant d’autres territoires comme c’était le cas avant. Par exemple, sur le Paris-Lyon, l’argent gagné restera sur le Paris-Lyon et ne sera pas réinjecté ailleurs.

Ce sont les Régions qui vont financer les tarifs. Les Régions riches pourront subventionner les trains. Les autres risquent de les perdre, d’où une logique de libéralisation des prix, c’est-à-dire d’augmentation des prix qui s’accompagnera de fermetures de lignes.

Déjà, en 1985, Laurent Guillaumin (ancien chef du département "Produit train" à la direction SNCF de Transilien. Actuellement consultant SNCF) voulait fermer les « petites lignes ». Aujourd’hui, dès 2020, ce sont 9000 km de lignes qui sont menacées. 6000 km sont en suspens, il reste 3000 km directement menacés soit 1/3 du réseau.

A cela s’ajoute le fait que SNCF peut monter des sociétés privées en concurrence avec ses propres lignes. Cela a été le cas dans l’aérien : avec l’ouverture à la concurrence, il y a eu plein de petites entreprises qui ont crées dans un premier temps, puis rachetées avec la privatisation. Cela s’est toujours accompagné par une baisse des effectifs.

Les propositions : tarifs, horaires et connexions

Tarifs

Il faut reprendre la question des tarifs sociaux conjointement à celle de la tarification en général.

1- Prix du tain au km et dégressif en fonction de la longueur du trajet.

2- Tarifs sociaux pour les handicapés et les familles « nombreuses ». D’ailleurs, la proposition par un membre du CA est faite de ne plus parler de famille « nombreuse » mais simplement de « famille ».

3- Pour les seniors : la réduction appliquée est de 25 % pour la carte senior+. Il s’agit d’un tarif commercial et non plus d’un tarif social puisque les trajets en période bleue ont disparu.

 

Horaires et connexions

Il est important de prendre en compte les connexions sur l’ensemble des axes du réseau sud Normandie et au-delà, mais aussi les connexions bus-train.

La question de la fermeture des guichets SNCF est importante aussi pour les usagers. L’internet fait disparaître certaines connexions comme celle à Versailles-Chantiers sur le Paris-Granville, connexion qui existait le dimanche soir. De plus , les billets vendus aux bornes ne permettent que l’achat des billets sur l’axe et non sur l’ensemble du réseau national, alors qu’un agent SNCF est capable de non seulement de trouver des billets à des prix attractifs, mais aussi de créer des billets complexes.

 

Un premier travail sur les connexions est proposé par Jean-Claude, membre du C.A. Il a envisagé quasiment toute la Normandie. Il faut maintenant que la commission se réunisse et qu’elle travaille.

Quand le travail sera avancé, la commission pourra se déplacer et voir les gens.

 

A ce sujet, il faut travailler sur les cohérences. Ainsi, les Hauts-Normands se battent pour un franchissement de la Seine par le train au niveau de Tancarville, ce qui permettrait la circulation des marchandises du Nord vers le Sud. Cela va dans le sens de l’Arc atlantique exposé dans le pré-projet et répond à l’engorgement de la ligne Rouen-Nantes.

Dans le même sens, il faudrait envisager la réouverture du Caen-Flers et Flers-Caen (ligne qui passe par Condé et Thury- Harcourt). Cette ligne est neuve : elle a été fermée en 1984, 4 ans après sa rénovation. Il faut envisager un projet Train-tram. C’est techniquement faisable. Elle permettrait de revitaliser les zones traversées, en ouvrant une connexion nouvelle en train sur l’ouest du Paris-Granville.

 

Autres propositions : la maintenance du matériel (aspects techniques)

Il serait intéressant que soit installé à Argentan un « tour-fosse ». (Les tours en fosse ont été conçus à partir de la nécessité de reprofiler les roues des essieux ferroviaires sans qu'elles doivent être démontées des véhicules).

Une telle installation permet de faire des économies : au lieu de conduire le matériel à Trappes où il est traité avec plus ou moins de délai, il serait traité sur place.

Il serait possible d’y affecter 3 personnes sans qu’elles aient à se déplacer, sans que soit consommé du gasoil pour le déplacement, sans qu’il y ait de sillon à payer.

 

Tour en Fosse : Technicentre Paris Nord. Photo Commons.

Tour en Fosse : Technicentre Paris Nord. Photo Commons.

Plan d’actions : perspectives.

  • 9 juillet : conférence de presse à Argentan avec un camarade du Collectif breton Fougères-Rennes en Train.

  • Sortie du « journal » : 4 pages, 3 pages généralistes, explicatives, et une page spécifique à chaque axe, ce qui n’empêche pas un encart sur les autres axes du sud Normandie. En tenant compte de la cohérence. Pages militantes et citoyennes.

  • Réunion des élus : à envisager à la rentrée. Donc, il faut continuer à discuter avec eux de nos propositions.

  • Apparitions publiques du collectif :

    - Fin juillet : Festival écologique. Mettre en évidence l’importance du choix du rail dans la transition écologique.

    - Fête de l’Huma : proposition d’un stand avec organisation d’un débat.

  • Initiatives à l’Automne : s’arrimer sur d’autres services publics comme les hôpitaux,…

    Cercles d’universités populaires sur les questions qui touchent au ferroviaire.

 

Trésorerie :

La Trésorerie est officiellement reprise par Jean-Louis.

- Le bilan de « La Fête du Train » est en équilibre.

- Globalement la trésorerie du collectif est en équilibre financier.

 

Fin de la séance.

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