Le collectif citoyen de défense des lignes Paris Granville, Caen Tours et Caen Rennes a rencontré les usagers de la gare d’Argentan, ce vendredi. Et ses revendications les ont séduits.
Il n’est pas encore tout à fait midi mais le guichet de la gare d’Argentan doit fermer. La guichetière a fort à faire et partage ses journées entre l’accueil, le guichet et le départ des trains. Impossible d’être au four et au moulin, son rideau se baisse et une affichette avertit les usagers. Retour prévu dans une petite demi-heure. Dans le hall de la gare, une poignée de membres du Collectif citoyen des lignes Paris-Granville, Caen-Tours, Caen-Rennes observe ce manège avec résignation. Philippe Denolle, son président, soupire : « Quand le guichet rouvre après interruption, les gens qui ont dû attendre sont mécontents et s’en prennent parfois au cheminot qui les reçoit… Alors que lui n’y est pour rien ! »
Non, selon le collectif, le responsable, c’est le manque de moyens. Munis d’une pétition, ils discutent de leurs revendications avec les usagers : « Nous réclamons un train entre Alençon et Caen à la mi-journée, énonce Philippe Denolle. Nous avons notamment parlé avec un groupe de jeunes filles qui sont étudiantes à Caen et aimeraient pouvoir prendre un train avant 13 h 45… »
95 % de signataires
En une journée, quelque 80 signatures avaient été recueillies, à Argentan : « Nous menons ce type d’opérations régulièrement et aujourd’hui, les gares de Caen, d’Alençon ou d’Ecommoy étaient aussi concernées. » Anne-Danièle s’impatiente sur le quai. Elle vient de signer, de bon cœur, la pétition du collectif : « Je prends régulièrement le train à Argentan pour me rendre à Paris. J’habite à Falaise mais je commande très rarement mon billet sur Internet, je préfère venir au guichet, décrit-elle, désappointée. D’habitude, c’est pour prendre son train que l’on attend, pas pour acheter son billet. Les automates ? Pas question de me servir de ça. » Philippe Denolle opine discrètement. Il glisse : « 95 % des usagers rencontrés aujourd’hui ont signé la pétition. »
En juin, ce sont 12 000 signatures qui avaient ainsi été remises à Hervé Morin, président de la région Normandie, en soutien à la ligne Paris-Granville.