CONSEIL D'ADMINISTRATION DU 3 OCTOBRE 2019

Introduction

Dans quelques semaines la mise en place du service d’hiver va être une nouvelle offensive contre le service public  en raison de la stratégie de la SNCF et Mr Morin de continuer à supprimer guichets et trains. Cela va se traduire sur l’axe Caen le Mans tours par une réduction importante de l’offre. Au total c’est la suppression de 3950 km de train. Et cela, au moment tous les scientifiques alertent quant à la situation du climat, il créé 1500 km de bus. On voit par-là, le mépris qu’il affiche à la fois pour les usagers, l’avenir des territoires et pour les questions environnementales. Ses choix sont dictés par la réduction des coûts tout en privilégiant une clientèle huppée qui se déplace le weekend sur Deauville, en créant 9 allers et retours supplémentaires. C’est aussi un choix de classe, car il fait financer ces nouveaux trains en privant les salariés, les scolaires et les étudiants de pouvoir se rendre dans de bonnes conditions sur leurs lieux de travail ou d’étude. Nous avons également fait de multiples actions contre la fermeture des guichets dans les gares où nous avons rencontré une forte mobilisation des usagers en lien avec les difficultés qu’ils allaient rencontrer. La journée du 4 juillet a été un temps fort de la mobilisation avec une action dans toutes les gares de Caen à Tours et en établissant un contact avec de nombreux élus.

Le 1^er Juillet, une délégation du collectif porteuse d’un document avec de nombreuses améliorations pour les déplacements en train en Normandie et vers le reste du réseau a été présentée à Mr Gastinne, sans qu’aucun retour n’ait eu lieu 3 mois après. Dans le même temps, Morin se répandait dans un courrier envoyé à tous les élus ou pèle mêle il annonce une hausse de 20% de création de train, élude le sujet de Caen le Mans Tours, pour finalement nous accuser de diffuser des données erronées. Mais pas une seule fois, il nous a été répondu avec précision sur les annonces que nous avions faites, et, la grille publiée ces derniers jours confirme bien nos craintes. Morin s’inspire de la méthode bien connue : "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose" (Beaumarchais). Sa volonté : nous discréditer. Il n’a pas hésité à dire à un comité d’usagers qui nous a rejoint, qu’ils auraient dû aller à la FNAUT. Il est vrai qu’à la lecture du magazine de l’ADPCR, on comprend un peu mieux, puisque ses dirigeants expliquent et justifient les choix de Morin.

Depuis plusieurs mois, nous avons engagé un travail sans relâche, un travail d’information auprès des usagers et des élus sans pour autant avoir été entendu. Nous avons recueilli plusieurs milliers de signatures sur nos pétitions. Mais cela ne suffit pas !

Je voudrais remercier tous les bâtisseurs de la fête du train et des services publics. Les contacts établis avec de nombreux élus lors de cette initiative avec un député, des conseillers départementaux, des conseillers régionaux, du Maire d’Argentan confirme le bien fondé de notre action et la prise au sérieux du travail que nous avons engagé depuis plus d’un an.. Reste que la mobilisation des élus est en deçà de la mobilisation nécessaire pour faire bouger les lignes. Peut-être que le principe de réalité fera qu’au bout de quelques mois, ils mesureront les effets sur leur ville et les problèmes que cela posera à leur population.

Concernant Paris Granville, la machine est en route pour l’ouverture à la concurrence avec la création d’une ligne dédiée, avec conducteurs, contrôleurs, cheminots de l’entretien et les installations qui vont avec, qui ne travailleront plus que pour cette ligne. Certes si l’arrivée à Montparnasse constitue une amélioration de l’offre, c’est aussi une opportunité pour augmenter la productivité. C’est bien pour cette raison que l’utilisation du personnel et du matériel a entrainé des modifications d’horaires et fait, qu’en particulier, le train d’après-midi qui partait à 16h43 sera avancé de 30 min, écartant un peu plus d’usagers de la possibilité de prendre ce train. Il est aussi envisagé de muter tous les conducteurs d’Argentan à Granville et de les faire passer sous régime sédentaire.

Comme on peut le constater, la casse du service public s’accompagne aussi de la remise en cause des acquis sociaux pour les salariés concernés. La SNCF joue à fond cette stratégie car en abaissant les coûts d’exploitation, elle compte bien remporter le marché avec sa filiale Kéolis et , en même temps, poursuivre le démantèlement de l’entreprise pour être en mesure à l’avenir de satisfaire les marchés financiers et de peser sur la convention collective nationale pour faire reculer les droits des cheminots.

N'oublions pas qu’au 1^er Janvier 2020, la SNCF devient société anonyme et que le nouveau PDG de l’entreprise Farandou est le père de toutes les réformes libérales qui se sont succédé et qu’il les revendique. Donc, rien à attendre de ce côté-là et, si Macron l’a choisi, c’est qu’il lui a donné des gages en termes d’asservissement aux thèses libérales les plus dures.

C’est pour cela que notre combat exige beaucoup de mobilisation et d’énergie pour faire face à toutes ces attaques qui ont comme finalité de casser le service public et transformer l’usager en client pour de futurs profits à venir.

D’ailleurs la politique tarifaire mise en place est un véritable scandale. Après la fermeture des guichets et l’impossibilité pour de nombreux usagers de ne pas pouvoir prendre de billet, faute d’accès au numérique ou en raison de la fermeture des guichets, et en l’absence de titre de transport, malgré leur bonne foi, ils se voient taxer par des amendes qui vont de 10 à 100€. Faut-il le rappeler, 100€ c’est deux journées de SMIC. Avec le nouvel outil KOSMO, les contrôleurs sont contraints de mettre ces amendes. Trois d’entre eux ont été sanctionnés durement car ils ne mettaient pas assez de zèle pour appliquer la nouvelle tarification à bord des trains. C’est une véritable arnaque de la SNCF que Morin cautionne malgré ses déclarations, et de plus, cela ne sera pas sans créer des situations qui risquent de dégrader le climat entre usagers et cheminots.

Nous ne devons pas relâcher la pression et poursuivre nos actions, même si le prochain service est appliqué dans sa totalité, c’est-à-dire avec des suppressions de trains, des fermetures de guichets, des horaires non compatibles avec les horaires de travail ou d’étude. Notre lutte prend de l’ampleur avec le syndicat des enseignants, FSU qui a rejoint cette lutte. Cela en lien avec les problèmes que vont rencontrer pour les professeurs navetteurs et pour les scolaires qui ne pourront être à l’heure en cours. Je voudrais saluer le travail remarquable qui a été fait par Dominique pour informer sans relâche les centaines d’élus et relayer toutes les informations du collectif sur le net. Il nous faut bien mesurer aujourd’hui le rôle des réseaux sociaux qui sont une véritable plus-value en termes de communication. Indispensable pour relayer les média classiques qui sont le plus souvent sous la dominance des idées libérales.

Devant le refus de prendre les revendications des usagers et pour continuer à démontrer notre détermination, nous sommes à l’initiative de la journée du 14 octobre devant la Région à Rouen. Nous serons rejoints par d’autres comités d’usagers et les syndicats de cheminots. Nous devons mobiliser une partie de nos militants pour se rendre à cette manifestation. Nous trouverons la solution pour le transport. D’ores et déjà la mobilisation ne s’arrête pas là, nous allons présents dès aujourd’hui en gare d’Argentan, puis vendredi 4 à Alençon, Caen et Argentan et de nouveau Lundi 7 à St Pierre en Auge et de nouveau à Alençon.

Poursuivons nos actions et persévérons dans notre travail de propositions pour rassembler le maximum d’usagers, de cheminots et d’élus pour la défense du service public et des territoires, c’est au cœur même de la vie de notre collectif citoyen.

LES ACTIONS

Nous étions dès le 3 en Gare d'ARGENTAN alors que la Région et la SNCF faisait leur communication sur les tarifs NO_MA_D

A ce sujet, la fermeture du guichet à laquelle nous nous sommes opposés avec les cheminots semble avoir été reculé de quelques semaines (15 jours ?)

Guichet de la gare d'Argentan ce 3 octobre 2019. Photo du collectif

Le 4 octobre nous étions à la gare d'Alençon. 300 signatures ont été collectées en 3 heures.

Gare d'Alençon le 4 octobre. Photo du collectif

Le 7 octobre nous étions sur le quai de Saint-Pierre-en Auge (Saint-Pierre-sur-Dives avec l'AURG) pour réclamer le maintien des trains

Lundi 14 octobre nous serons devant le Conseil Régional à Rouen.

Des possibilités de transport à Rouen sont ouvertes dans la mesure des places disponibles. Inscription avant le 11 octobre.

2 départs d'Argentan : 6h.45 et 6h.58

Pour nous contacter : le formulaire de contact ou en direct : defenseaxessudnormandie@gmail.com