VENTE A LA DECOUPE DU RESEAU FERROVIAIRE NORMAND ! COMMUNIQE DE PRESSE DU SECTEUR FEDERAL DE LA CGT DES CHEMINOTS DE NORMANDIE

Sotteville-lès-Rouen, le 21 septembre 2020,

Alors que les annonces du gouvernement autour du « plan de relance » semble donner une communication allant dans le sens d’un report modal de la route vers le rail, notamment au travers d’annonces sur des aides et des dotations supplémentaires, à la fois pour gagner le doublement du trafic de marchandises (Fret) par le mode ferré, et permettre des investissements sur un réseau ferroviaire vieillissant, certains actes et décisions, notamment en Normandie, vont à contresens d’une politique volontariste en matière d’écologie et de respect de l’environnement.

En effet, nous avons appris que, lors de la Commission Permanente du Conseil Régional du 14 septembre, la majorité au Conseil Régional actait la fermeture administrative, voulue par SNCF Réseau, entre Saint-Georges-Motel et Grand-Quevilly, de 1300 mètres de voies.

C’est une procédure classique de SNCF Réseau (ex-RFF) qui doit consulter l’ OT pour fermer/déclasser/retrancher une ligne du réseau ferré national.

Cette décision est lourde de conséquence car une fermeture administrative est un préalable à une éventuelle vente de la parcelle concernée (avec bien évidemment dépose de la voie).

Cette partie de voie, au niveau de Louviers, fait partie intégrante de l’axe Rouen-Evreux, via Elbeuf-Ville, qui pourrait d’ailleurs être ré-ouvert sur un axe avec un fort potentiel de développement, puisqu’il est le plus important pendulaire normand entre les 2 agglomérations rouennaise et ébroïcienne.

Cette fermeture est évidemment un mauvais signal envoyé dans une période où, le constat est général, il y a un vrai besoin d’infrastructures ferroviaires pour engager la rupture écologique et sociale !

De même, la direction SNCF de l’INFRAPOLE Normandie, annonce contre toute attente, la suppression des équipes de Maintenance des Voies de Glos-Montfort.

Pourtant, là aussi, les besoins sont réels, tant pour le FRET que pour le Voyageurs sur cet axe Serquigny/Glos-Monfort/Pont-Audemer/Honfleur. En effet, il existe des trafics de marchandises importants, aujourd’hui acheminés exclusivement par la route (Bois, Carrière, Plateformes logistiques commerciales…).

Egalement, pour ce qui concerne le trafic Voyageurs, le potentiel est extrêmement important, avec une demande forte des autorités locales (Maire et Agglo Honfleur) pour répondre aux besoins des populations. A noter que chaque année, plus de 3 millions de touristes se rendent à Honfleur, souvent depuis Paris…

Pour la CGT, il est inconcevable de fermer des lignes alors que les besoins sont réels. Le ferroviaire public doit redevenir une priorité et doit faire l’objet de projets de développements plutôt que de laisser la part belle à la route !

D’ailleurs les nombreux problèmes rencontrés par les usagers normands, légitimement agacés, sont les conséquences directes de l’abandon d’une réelle politique de transport qui place le ferroviaire public en priorité.

Et les déclarations autour du développement du ferroviaire voulu par le Président de la république et le premier Ministre ne sont pas de nature à nous rassurer lorsqu’aucun plan d’investissement, ni engagements financiers concrets, ne sont prévus pour rattraper les 35 années de retards en termes de modernisation du réseau.

De fait, une région seule ne peut porter cette politique qui engage un aménagement a minima national du territoire… On voit d’ailleurs que malgré une volonté régionale et des investissements importants, les moyens mis en place, en Matériel, en Infrastructures et en Hommes, ne suffisent pas. Nous l’avions d’ailleurs dénoncé dès Septembre 2019 lors de la prise de connaissance du nouveau plan de transport « NOMAD » déployé à l’occasion.

Dans l’immédiat, il faut stopper les suppressions d’emplois, ré-ouvrir les guichets, ré-humaniser les gares et prévoir un véritable plan de recrutement dans tous les métiers de cheminots, pour faire face aux exigences de qualité que sont en droit d’attendre les usagers.

De même, dans le cadre du plan de relance, et notamment avec la question des « petites lignes » (lignes de dessertes fines du territoire), la CGT demande qu’une réflexion et un débat soient lancés par la Région, Autorité Organisatrice des Transports, sur les réouvertures de lignes actuellement fermées, complètement ou partiellement, à l’exemple de Rouen-Evreux, Glos-Honfleur, Caen-Flers, ou encore Bréauté-Gravenchon pour une desserte voyageurs.

La CGT continue d’exiger, avec les cheminots, les usagers, leurs comités, leurs collectifs et autres associations de défense, qu’un vrai plan de relance ferroviaire, avec des financements annuels conséquents, soit mis en place pour répondre à la fois aux besoins de transport et aux nécessités de développement du service public respectueux de l’environnement avec l’objectif d’irriguer l’ensemble des territoires, au plus près des besoins des usagers !!!

1, place de la Gare de Sotteville - Bâtiment I - 76300 Sotteville-lès-Rouen

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