En période de fête : la Région Normandie et la SNCF décident d’un service minimum !

La crise sanitaire associée à la moindre fréquentation des lieux de travail ont bon dos pour justifier la suppression de nombreux trains sur les lignes comme Caen Rennes et sur les autres axes au moment de Noël. Les autres années, de nombreux salariés prenaient leurs congés à cette période et pour autant les trains n’étaient pas supprimés.

Cette situation est avant tout due à la tension qui existe au niveau des effectifs de cheminots pour réaliser l’ensemble des tâches nécessaires au bon fonctionnement de ce qui reste de service public.

Les dirigeants de la SNCF ne peuvent pas avoir en permanence l’œil rivé sur la baise des coûts de production qu’exige la Région et fournir un service de qualité. Au moindre incident, c’est la galère pour les usagers !

D’autre part la gestion par axe en rajoute, puisque, seuls les cheminots normands sont habilités à circuler sur les lignes qui desservent la Normandie. De plus, il ne peut être fait appel aux autres établissements parisiens ou d’autres qui ont également des lignes dédiées et se retrouvent dans la même situation. En clair, chacun ses problèmes et finie la cohérence de réseau avec une véritable logique d’entreprise à laquelle a mis fin la loi sur les mobilités en 2018 en créant 5 sociétés anonymes, séparées des unes des autres avec des objectifs de rentabilité et non d’efficacité.

Quant aux guichets, faute de personnel et avec la volonté affichée de réduire la voilure, le non remplacement pour congés ou maladie est aussi une manière pour la SNCF, sous pression de la Région, de créer les conditions de les fermer et de commencer à habituer les usagers à cet état de fait.

D’ailleurs, les habitants de la zone Villedieu et d’Avranches, ne sont-ils pas les victimes de la duperie de la Région Normandie, qui, pour justifier la fermeture des guichets, avait promis un moyen de substitution par la vente dans les syndicats d’initiative. Maintenant, c’est fini ! Ce qui les contraint déjà à se rendre à Vire ou à Granville.

Que nous promet la direction SNCF pour 2022, si ce n’est de continuer à supprimer plus de 2000 emplois et de reporter les recrutements de conducteurs et des agents des autres services ne permettant même pas d’envisager de voir la situation s’améliorer.

Les menaces d’ouvrir à la concurrence, soutenue par certaines organisations d’usagers ne sont pas de nature à créer un climat favorable pour celles et ceux qui subissent au quotidien les difficultés pour exercer leur métier. Faudra-t-il vérifier comme dans d’autres pays qu’il faille en passer par là pour mesurer la nécessité d’en revenir à un service public unifié. Nous réfutons totalement cette possibilité.

Le collectif citoyen fait le choix de la défense du service public, de son développement indispensable pour augmenter la fréquence de tous les trains sur les axes Normands afin d’amorcer une vraie réponse aux défis environnementaux. Ce qui commande d’avoir recours au mode le moins polluant qu’est le train.

Le collectif citoyen va poursuivre ses rencontres avec les élus en présentant ses propositions pour le désenclavement des territoires et l’accès au train pour tous. L’urgence est vraiment de conduire une autre politique qui exige de grands investissements dans les infrastructures et dans le matériel et surtout, dans le développement de l’emploi au sein d’une entreprise publique intégrée et non démantelée, comme s’y sont attelés les gouvernements successifs depuis plus de 20 ans.

Le Président du Collectif citoyen

Philippe Denolle