25 Février 2022
TÉMOIGNAGES. « Il n’y a pas photo » : à Alençon, le train allège le budget carburant des salariés
Les prix des carburants ne cessent d’augmenter ces dernières semaines dans les stations-service. Principale alternative à la voiture, le train permet de faire des économies pour les salariés qui travaillent en dehors d’Alençon (Orne).
« Sans le train, je débourserai chaque mois 145 € en pleins d’essence. » Les calculs sont vite faits pour Paul, 26 ans. Rencontré à la sortie du train à la gare d’Alençon (Orne), le jeune homme rentre de sa journée d’études en ingénierie au Mans (Sarthe).
Un aller-retour d’une cinquantaine de minutes qu’il effectue tous les jours de la semaine plutôt que de prendre le volant. « J’ai acheté une voiture il y a six ans mais avec l’entretien et le carburant, ça me revenait à 2 800 € par an », raconte-t-il.
L’étudiant a donc privilégié le train comme moyen de transport pour se rendre à son école et à son boulot en alternance, à Flers, deux semaines par mois. « Mon employeur me soustrait la moitié de mon abonnement à la SNCF, ça fait des économies. »
« Il n’y a pas photo »
Le contexte d'augmentation sans discontinuer des prix à la pompes ces dernières semaines ne risque pas de changer son train de vie. Pour les salariés travaillant loin de leur domicile, le TER est devenu l’alternative numéro un pour effectuer les déplacements. « En faisant les comptes, il n’y a pas photo » , fait savoir François, 32 ans.
Domicilié à Champfleur, dans la Sarthe, le salarié prend la ligne Alençon – Le Mans plutôt que la départementale pour se rendre à son travail. « Le train m’évite deux pleins par mois. La voiture reste indispensable pour aller faire les courses, emmener les enfants à l’école et les sorties du week-end. » Et pour encore réduire son budget transport, François a investi dans une trottinette électrique. Un achat coûteux mais qui « s’amortit sur le long terme ».
Mais dans un département à dominante rurale, le rail atteint ses limites. Élise, étudiante en deuxième année d’infirmière, a besoin d’une voiture pour se rendre dans les lieux de stage. « On nous envoie parfois dans des petites communes à cinquante kilomètres d’Alençon où il n’y a pas de gare à proximité », témoigne la jeune femme.
Boursière, l’étudiante a pu toucher la prime inflation de 100 € versée par le gouvernement face au coût élevé des énergies. Et sa formation lui verse une indemnité kilométrique de 0,27 € par kilomètre. Des « petits » coups de pouce qui ne changent pas grand-chose à son quotidien. « Je dépense entre 30 et 40 € par semaine pour le carburant. Heureusement que mes parents sont là pour m’accompagner et m’éviter d’être dans le rouge à la fin du mois. »