Réponse aux projets routiers Sevrai-Briouze et Avranches-Granville : le rail est l'alternative

Le département de la Manche a pris une décision importante en décidant de ne pas réaliser la 2 fois 2 voies entre Granville et Avranches. Le département de l’Orne ferait bien de s’en inspirer concernant le projet Sevrai-Briouze. La particularité, c’est qu’il existe sur ces deux axes, une ligne de chemin de fer mais en voie unique, limitant ainsi les potentiels de développement. Il y a quelques années, entre Avranches et Pontorson, une voie a été démontée au prétexte de faire des économies d’entretien, avec pour seul argument l’optimisation des coûts à laquelle se référait l’actuel Président de Région, Mr Morin. Cela avait également été la destinée de Briouze-Argentan dans les années 90. Bien que les deux voies aient été refaites à neuf, l’une fut démontée…

Si un projet de loi est en cours concernant l’artificialisation des sols pour préserver les surfaces cultivables, des dérogations subsisteront pour les grands projets routiers. De quoi se moquer du monde et des impératifs écologiques face à l’accélération du réchauffement climatique.

Concernant Granville-Avranches, le plus regrettable est que ne soit pas pris en compte les propositions qui émanent du collectif citoyen et d’autres, résidant sur la cité de Granville, à savoir redynamiser l’axe ferroviaire existant en développant des Granville-Rennes via Dol et en créant des trams-trains entre Avranches et Granville. Il est dommage que la ville de Granville ait pris la décision de démonter la voie qui conduisait au centre-ville. Elle aurait pu servir de point de départ pour desservir les communes situées entre Granville et Folligny puis les autres communes jusqu’à Avranches. Folligny servant de plateforme multimodale pour assurer les correspondances sur des Caen-Rennes sans passer par Granville faisant gagner 30 minutes sur le temps de parcours.

Quant au projet routier de Sevrai Briouze, il s’agit d’une véritable catastrophe environnementale puisqu’il ne reprend pas la partie de route existante et va se traduire par une consommation de près de 120 hectares et de plusieurs millions d’Euros pour faire gagner quelques minutes à des automobilistes et si peu aux camions, qui sont loin de représenter un flot incessant, contrairement à ce qu’on peut constater dans d’autres agglomérations du département lesquelles, pourtant, ne retiennent pas l’attention.

Aujourd’hui, avec un investissement de 25 millions d’€, il serait possible de repasser en double voie entre Argentan et Briouze avec une vitesse à 160 km/h. Cela nécessiterait certes de prendre quelques hectares pour les courbes mais cela solutionnerait le problème du croisement des trains. Ce qui permettrait de relancer des TER entre Argentan et Granville dans les deux sens aux horaires de travail et d’études. Autre avantage, les salariés bénéficieraient de la prise en compte à 75% de leur abonnement-travail par l’employeur. Autant de personnes à ne plus prendre leur voiture !

Quant à l’axe routier, il doit être mis aux normes européennes c’est-à-dire adapter des créneaux de dépassement comme cela existe entre Flers et Vire pour améliorer la sécurité tout en limitant la consommation des terres agricoles. Le bon sens doit l’emporter pour ceux qui n’ont de cesse de réclamer que l’État fasse des économies…et limite ses déficits !

Faut-il rappeler cette incessante attache au modèle routier de la part de la grande majorité de nos élus, au prétexte que ce serait source de développement économique. Pour rappel, l’agglomération d’Argentan est à proximité de deux autoroutes, très chères au demeurant pour l’usager, et pourtant la situation de l’emploi ne semble guère s’améliorer. Bien au contraire ! Rappelons qu’en matière d’économie, ce sont plutôt les cours de la bourse qui décident des lieux de production !!!

En réalité, la dynamique des villes est liée aux relations engendrées par le train. Et pour cause, dans un contexte favorable aux transports collectifs en lien avec le réchauffement climatique, l’appétence de nos concitoyens pour le train connaît une véritable progression : plus 20 % de fréquentation en 2022 et plus 15 % depuis le début de l’année.

Une politique d’offre adaptée notamment, comme le propose le collectif citoyen, avec la création d’un 6^ème aller et retour Paris-Granville, la relance de trains TER, la desserte du Mont St Michel tous les jours de l’année, le tout avec des horaires adaptés, répondant aux besoins de l’activité économique, de l’activité des lycées professionnels, du tourisme et des loisirs, associée à une politique tarifaire dégressive et sociale est de nature à participer au désenclavement des territoires du sud Normandie.

Le 5 juillet 2023

Le président du Collectif citoyen des 

Axes sud Normandie,

Philippe Denolle

ARTICLES DE PRESSE

L'Orne combattante insiste sur nos propositions concernant l'Orne et Paris Granville

Le collectif propose au lieu de la 2X2 voies coûteuse en termes environnementaux et en (+100 M€) " avec un investissement de « 25 millions d’€ », de doubler la voie ferroviaire entre Briouze et Argentan, avec une vitesse à 160 km/h"