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Ce blog sert de journal à notre collectif citoyen créé à Argentan (Orne) par des cheminots et des usagers pour la défense du service public ferroviaire dans le sud Normandie. Il rend compte des déclarations, des actions de ce collectif auprès de la population et des élus. Il présente aussi des réflexions pour la défense du service public.

UN MEMBRE DU COMITE VIROIS DE DEFENSE DU TRAIN INTERPELLE ALAiN TOURRET, DEPUTE DE LA 6ème CIRCONSCRIPTION DU CALVADOS

UN MEMBRE DU COMITE VIROIS DE DEFENSE DU TRAIN INTERPELLE ALAiN TOURRET, DEPUTE DE LA 6ème CIRCONSCRIPTION DU CALVADOSUN MEMBRE DU COMITE VIROIS DE DEFENSE DU TRAIN INTERPELLE ALAiN TOURRET, DEPUTE DE LA 6ème CIRCONSCRIPTION DU CALVADOS

Le 17 mai, dans le cadre d'une sortie organisée par l'Université Inter Age de Vire,  nous avons visité l'Assemblée Nationale et avons reçu l'accueil de notre député, Monsieur Alain Touret. J'en ai profité pour lui rappeler l'importance essentielle du maintien de la ligne Paris-Granville pour Vire et ses Habitants.


 Je lui ai également remis une enveloppe contenant quelques documents réunis par le Comité.

Sa réponse a été à peu près celle-ci :" J'en suis tout à fait persuadé..". suivi de ces quelque mots émis sans me regarder  " La situation de la SNCF est catastrophique." Je n'ai pu lui rappeler que les chemins de fer constituaient un service public, ne m'étant plus retrouvée à proximité.

Après quelques instants de présentation et après le photo du groupe, il nous a laissés en compagnie de notre guide. L'enveloppe n'était plus entre ses mains. (Déposée en lieu sûr pour étude,  peut-être...!)


 C.B.

Courriel posté le 19/05/2018 à défenseaxessudnormandie@gmail.com

 

 

Monsieur le député Tourret n'a en aucune circonstance défendu le service public ferroviaire, ni face aux ordonnances, ni pour défendre les mobilités dans sa région. Il a servilement voté pour le démantèlement de la SNCF. Alors oui, il peut dire que "la SNCF va mal" : il n'a rien fait pour qu'elle aille mieux, au contraire, il a ajouté sa voix aux destructeurs !  Vous le constaterez par les liens que nous joignons à ce témoignage.

1er lien : le site citoyen nos députés.fr

2ème lien : Assemblée Nationale.  Fiche personnelle de Alain Tourret

3ème lien : Assemblée nationale. Analyse du scrutin sur le projet de loi portant sur l 4ème paquet ferroviaire le 17/04/2018

 

Hypocrite ? Voilà en tout cas se déclarait Monsieur Tourret le 07.02.2018 dans Le Bocage Libre

UN MEMBRE DU COMITE VIROIS DE DEFENSE DU TRAIN INTERPELLE ALAiN TOURRET, DEPUTE DE LA 6ème CIRCONSCRIPTION DU CALVADOS

Mais il n'a pas obtenu le départ de Monsieur Pépy. Pour 400 000 Euros de revenus, le PDG de la SNCF tient à aller jusqu'au bout de la casse du service public ferroviaire, aidé en cela par tous ceux qui acceptent ces basses œuvres.

A l'époque, M. Tourret avait déclaré avoir toujours défendu la ligne Paris -Granville. Où et quand, nous ne le savons pas... cette information essentielle nous aura échappé. Il voulait aussi "tordre le cou au fausses rumeurs" (Ouest-France), ajoutant que la ligne était pérenne jusqu'en 2021, voire 2030 ! Alors là, il avait mal lu le rapport Duron. Il est vrai que le rapport Spinetta n'était pas encore publié. Il ne l'a été que 8 jours plus tard.

Depuis, à Vire, on n'a plus entendu M. Tourret sur ce sujet. Son local parlementaire a même déménagé.

Mais dans le fond, le discours de la Mairie de Vire n'est pas très différent aujourd'hui, à cette nuance qu'elle prend clairement position pour la fermeture du guichet SNCF. Selon la municipalité,  ce n'est pas le dysfonctionnement orchestré conjointement par la SNCF et Hervé Morin, président de la Région Normandie qui dissuade les voyageurs de prendre le train, mais le travail d'information du Collectif auprès de nos concitoyens !

Car informer les Citoyens c'est évidemment, pour l'équipe du Maire, M. Sabater, à proscrire !

Pourtant, Monsieur Tourret disait vouloir la démission de M. Pépy : ce slogan était à l'époque le cheval de Troie de la volonté de casser le service public ferroviaire, casse déjà préparée depuis quelques années par les PDG successifs de la SNCF et à laquelle souscrivait déjà M. Tourret.

Rappelons ici quelques faits.

Ce n’est pas la première fois le PDG de la SNCF était mis en cause. Rappelons que de Loïc Le Floch-Prigent à Guillaume Pépy les présidences à la tête de la SNCF se sont succédées avec une durée plus ou moins importante, selon les circonstances, mais toutes orientées vers le même objectif. Après Jean Bergougnoux, ex-pdg d’EDF, qui sera débarqué à la suite de la grande grève des Cheminots de 1995, Le Floch-Prigent ira voir au bout d’un an sous d’autres cieux si la fortune lui est favorable.

Finalement, Louis Gallois sera un bon soldat puisqu’il restera à la tête de l’entreprise dix ans (1996-2006) pour la modique somme de 180 000 Euros par an. Ensuite, on pensera à une femme -la parité étant passée par là aussi- mais qui a gagné quelques galons dans la destruction programmée de l’établissement ferroviaire : Anne-Marie Idrac. En effet, elle est à l’origine de la réforme législative de 1997 qui a permis la création de Réseau ferré de France (RFF), et l'expérimentation la même année dans cinq régions de la décentralisation des Trains Express Régionaux (TER), généralisée en 2001 par Jean-Claude Gayssot, ministre des transports sous Jospin. Elle méritera d’être à son tour PDG de 2006 à 2008.

Enfin, Guillaume Pépy vint et nous nous devons de lui reconnaître une certaine durabilité, qui concurrence celle de Louis Gallois, son mentor. Mais cette fois, le "Service" est beaucoup plus cher !

Mais enfin, quel enseignement tirer de ces nominations en cascade ? Toutes ont concouru à la casse du réseau ferroviaire public, toutes ont préparé l’application servile des directives européennes tout en actant le désengagement de l’État. De Jean Bergougnoux à Guillaume Pépy, tous affirment vouloir « réformer » la SNCF – c’est fou tout de même cette obsession de la « réforme » ou plutôt de la contre-réforme qui habitent nos dirigeants !

1ère « réforme » (1996) : l’État refuse de prendre en charge la dette de la SNCF(environ 41 millions d’€), pourtant due en grande partie au programme TGV. dont « les coûts ont été excessivement minorés et la rentabilité abusivement estimée. Les frais financiers annuels représentent environ le quart du chiffre d’affaires » Du même coup, bien sûr, plus d’argent pour investir et surtout entretenir les infrastructures. Pour « gagner de l’argent », on décide de fermer des lignes.

2ème « réforme » (1997) : Sous la direction de Louis Gallois, la propriété et la responsabilité du réseau ferré national sont transférées à un nouvel EPIC (Établissement Public Industriel et Commercial), Réseau Ferré de France (RFF), la SNCF conservant seulement la mission d'exploiter les services de transport de marchandises et de voyageurs. Elle paie à RFF le droit pour chaque train de circuler sur les rails. Il s’agit d’un péage comme sur les autoroutes. Mais, à son tour, RFF délègue à SNCF la gestion des infrastructures et à se titre la rémunère. Bref, ce montage ne tiendra pas.

3ème « réforme » (1996-2006) : celle du langage, car le combat économique et social que mène l’oligarchie qui nous dirige est aussi idéologique, avant tout idéologique. Cela lui permet d’imposer aux esprits que seul son système, sa manière de voir sont les bonnes. L’usager des services public devient un « client » qu’il faut satisfaire. Et de se fait, c’est lui qui détermine « l’organisation de la production. [...] Il faut configurer la production sur les activités et s’aligner sur les marchés. Les cheminots apprennent que ce n’est pas à eux de dire ce que doit être le service, mais ces utilisateurs. ».

En quelques mots, toute l’expertise de ces métiers hautement qualifiés est rayée de la carte.

Avec son second, Guillaume Pépy, Louis Gallois martèle sur la notion « d’autofinancement » de la SNCF, dédouanant l’État de ses responsabilités, épousant également un discours conforme à la ligne ordo-libérale austéritaire de l’U.E. Détruisant du même coup l'établissement national intégré.

4ème « réforme » (2007) : Sous Mme Idrac, la politique néolibérale s’accentue : Le frêt ferroviaire s’ouvre à la concurrence. Aujourd’hui, celui-ci n’assure plus que 15 % du transport des marchandises, le reste étant pris en charge par la route, que ce soit par des camions SNCF ou par l’utilisation du dumping social utilisé dans certains pays.

Qu’a donc fait Guillaume Pépy par rapport à ses prédécesseurs ?

Il a tout simplement CONTINUER la casse de l’entreprise en créant des filiales concurrentes les unes les autres, tout en accélérant les fermetures de lignes, de guichets, de gares pour le grand soir de la privatisation fixée, toute activité confondue, en 2023.

Ainsi, sa gouvernance est marquée en 2014 de la restructuration de la SNCF votée au Sénat et à l’Assemblée et effective au 1er janvier 2015. Elle se signale aussi par la création des Ouibus (dits « cars Macron ») concurrents aux trains et déficitaires actuellement de 150 millions d’€, des Ouigo TGV (dits TGV lowcost) concurrents aux TGV « normaux ». Mais la SNCF vend aussi des billets d’avion, elle investit partout dans le monde tout en laissant pourrir ses lignes intérieures. Elle crée aussi une filiale de co-voiturage dont le rapport Duron, au nom des "nouvelles mobilités" fait indirectement la promotion.

Quelques semaines après ces propos, Monsieur Tourret a reçu « le rapport Spinetta » qui envisage une destruction complète du statut des cheminots, remettant en cause les conditions d’embauche, les qualifications en les assujettissant et à une filiale (privatisée ou non), et au droit privé du travail totalement contrôlé par les ordonnances Pénicaud.

Il n'en a pas dit un mot, ne s'est pas élevé contre son contenu :

- destruction du réseau par la suppression de 9000 km de lignes, dont la ligne Paris-Granville classée UC7 (p. 51 du rapport)

- Ouverture à la concurrence (2020 voire 2019) puis privatisation complète en 2024 (voire 2023)

- destruction complète du statut des cheminots, remettant en cause les conditions d’embauche, les qualifications en les assujettissant et à une filiale (privatisée ou non), et au droit privé du travail totalement contrôlé par les ordonnances Pénicaud.


Monsieur Tourret, devant une telle continuité dans l’acharnement destructeur et la servilité à l’U.E. mais aussi aux opérateurs prêts au dépeçage, un tel bilan désastreux pour les usagers comme pour les cheminots, aurait-il combattu cette loi pour défendre le droit de ses concitoyens à l'accès au transport public ferroviaire ?


Eh bien non ! Sur le site de l’Assemblée Nationale, que chacun peut consulter, il a voté POUR cette « réforme » désastreuse le 26 juin 2014.
Il était déjà député en 2012 !
Aucun empressement donc à défendre avec acharnement le service public ferroviaire tout comme il n'y a aucun empressement à répondre à notre concitoyenne et à lire les documents qui lui sont remis.

 

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