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Ce blog sert de journal à notre collectif citoyen créé à Argentan (Orne) par des cheminots et des usagers pour la défense du service public ferroviaire dans le sud Normandie. Il rend compte des déclarations, des actions de ce collectif auprès de la population et des élus. Il présente aussi des réflexions pour la défense du service public.

AVENIR DU GUICHET ET DE LA GARE : ENTREVUE AVEC LE MAIRE DE VIRE NORMANDIE LE 27.08.2019

Gare de Vire. Photo du collectif

Gare de Vire. Photo du collectif

COMPTE RENDU DE L'EXPOSE DU MAIRE SUR LE GUICHET ET SON AVENIR

Le Comité Virois de Défense du Train a sollicité une entrevue avec M. le maire de Vire le mardi 27 août 2019 au sujet du guichet et de la gare.

Notre question était de savoir comment la municipalité envisageait d’assurer la continuité de la délivrance des billets.

RÉPONSE DU MAIRE

En ce qui concerne l’ouverture de la gare aux voyageurs, notamment en raison des nouveaux horaires d’ouverture du guichet plus réduits, c’est un agent SNCF qui ouvre le bâtiment voyageurs, ce qui fait l’objet de négociations entre la ville et la SNCF.

Le guichet. Mr. le Maire a affirmé d’abord que la priorité de la municipalité est de maintenir le guichet à la gare. Il constate que tout un tas de personnes n’utilisent pas le numérique et donc qu’il convient de leur apporter de l’aide. C’est pour cela que la ville de Vire a obtenu d’être « territoire expérimental sur l’inclusion numérique ».

Il a affirmé également que l’objectif était de ramener plus de monde au train.

Dans cette perspective, la municipalité travaille à un projet d’intermodalités, c’est-à-dire de placer d’autres modes de transport (voitures électriques, vélos, bus) en complémentarité du train à la gare. La municipalité a donc déposé un projet dans le cadre de « French Mobility », projet porté par l’ADEME et au titre duquel 100 000€ ont été versés pour lancer l’étude auprès d’un bureau agréé.

Ce projet est un projet à long terme ;  il porte sur la gare mais pas seulement.

A court terme. En attendant la concrétisation du projet de la « Maison des Mobilités », la municipalité s’engage à maintenir la vente des billets à la gare.

La question se pose du personnel apte à fabriquer les billets.

L’objectif de la mairie serait de reprendre le personnel déjà en place qui est formé et reconnu comme compétent. Mais évidemment cette possibilité reste dépendante du libre consentement des contractuelles actuellement en place, puisqu’elle suppose un changement de statut dû au changement d’employeur.

 

A long terme. La solution présentée est à court terme, le projet de la « Maison des Mobilités » ne devant se concrétiser pas avant 3 ans compte tenus des travaux à réaliser, selon l’évaluation de Mr. Le Maire.

Au sujet de la vente des billets, il rappelle que « la municipalité n’a pas vocation à assurer ce service », qui se fera à terme via une « structure autre » installée dans la gare. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas un autre point de vente que la gare (l’Office du Tourisme est évoqué).

 

Pour le maire, le projet est complexe. Il pose notamment la question du foncier : l’acquisition éventuelle de la gare mais aussi les terrains alentours. Mr. Le maire note que les négociations avec la SNCF ne sont pas faciles du fait de sa filialisation qui multiplie les interlocuteurs.

Plusieurs questions se posent : la SNCF actuellement propriétaire doit-elle le rester ? Dans ce cas la ville deviendrait locataire ; se pose alors le problème de l’aménagement des locaux que nécessite le projet. Autre question, quel type de bail ? Un bail à 99 ans (dit emphytéotique) ? Ou bien, solution privilégiée par la municipalité, la ville acquiert la gare pour l’aménager selon ses objectifs. A quel prix ?

Il y a aussi des questions à régler au niveau juridique comme la sécurité sur les quais et l’information aux voyageurs.

Il est un fait que la ville acquérant la gare "n’assurera pas la sécurité sur les quais ni l’information trafic aux voyageurs".

NOTRE POINT DE VUE

Rappelons d’abord que 9000 Virois, Bocains et usagers de la gare de Vire se sont prononcés pour le maintien du guichet humain à la gare et pour un service public de qualité.

Le maintien de l’ouverture du guichet en semaine et le week end (même à des horaires réduits) est le résultat de cette mobilisation.

Nous avons néanmoins rappelé à Mr. Le Maire que la réduction des horaires intervenue en juin 2019 était déjà une diminution dans l’accessibilité et qu’elle posait des difficultés à certains voyageurs.

 

Pas de solution pérenne avancée.

Nous prenons note que, dans un premier temps, la municipalité souhaite maintenir la vente des billets dans la gare par une présence humaine en prolongeant la présence des actuelles guichetières.

L’éventuelle continuité assurée par un personnel qualifié est donc lié au fait de le trouver et est limitée dans le temps.

 

Des zones d’ombre et un service public de fait écorné

Cette solution -la reprise des contrats existants-, si elle aboutissait, ne durerait que le temps que soit acté le dossier de « Maison des Mobilités ». A cette date (3 ans au plus ?), des travaux seraient entrepris : aucune solution de vente des billets ne nous a été présentée.

Dans le même temps, la municipalité déclare ne pas avoir « vocation à rendre ce service », tout en avançant sa volonté de le faire dans la gare (par une structure autre dont on ne connaît pas la nature) et/ou à un autre point de vente comme l’Office du Tourisme et de conserver à la gare sa vocation première.

Par ailleurs, nous notons que, prenant possession des locaux, la municipalité ne serait en aucun cas tenue d’assurer l’information et la sécurité sur les quais.

 

Même si à court terme la solution envisagée semble un pis aller devant une fermeture totale du guichet humain, les orientations à plus long terme, d’abord dues à la volonté de la direction de la SNCF et de la Région de se débarrasser des guichets de gares dans la perspective de faire baisser les coûts de production pour faciliter l’arrivée d’opérateurs privés avec « l’ouverture à la concurrence » voulue parl’U.E., ne laissent pas d’inquiéter et ne sauraient pleinement satisfaire les usagers de la gare.

Nous rappelons que les agents SNCF ont justement des missions de service public (notamment l’information trafic et la sécurité sur les quais) lesquelles ne seront plus assurées une fois que les locaux de la gare seront totalement transférés à la municipalité.

 

Une remise en cause du bien commun au profit d’une privatisation du service.

Le projet de la municipalité, quels que soient les aspects intéressants avancés concernant une offre complémentaire de modes de transports, suppose la location a minima du bâtiment voire du foncier environnant, si ce n’est leur acquisition.

Or, ces installations font partie du bien commun acquis par les générations qui nous ont précédés et par l’ensemble de la collectivité qui continue de les financer. La Délégation de Service Public qui résulte de la décision de la direction de la SNCF de se débarrasser des gares, que ce soit par la vente ou par les concessions, est une remise en cause de ce bien commun. Pour notre part, nous n’y souscrivons pas puisque cela suppose que la collectivité paye une deuxième fois pour un bien déjà acquis.

Ce projet consiste aussi à la mise en place de « structures autres » qui ne sont pas des services publics à proprement parler, qui ont donc vocation à générer des bénéfices, ce qui suppose toujours des augmentations de tarifs avec souvent une diminution des services rendus.

 

Rédigé le 27.08.2019

NOTRE COMMUNIQUE DE PRESSE

AVENIR DU GUICHET ET DE LA GARE : ENTREVUE AVEC LE MAIRE DE VIRE NORMANDIE LE 27.08.2019
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