COMMUNIQUE DU 19 AVRIL 2018

Communiqué.

Il n’est pas étonnant que les libéraux de tout bord, se soient unis pour voter une loi qui propose de déconstruire un service public, indispensable à l’aménagement et à la cohésion des territoires. Ils refusent de tirer le bilan de la mise en concurrence du Fret. Le bilan le volume transporté, divisé par trois et cela au bénéfice de la route. Ils refusent de tirer globalement les leçons de l’ouverture à la concurrence dans les autres pays dont les conséquences sont désastreuses pour les villes qui ne sont plus desservies avec les fermetures de ligne et des tarifs pour les usagers en nette hausse, sauf pour ne présenter que les résultats juteux de quelques compagnies privées. Le pacte anti social qui lie cette classe politique dans la volonté de casser le statut de cheminot traduit la volonté de continuer à faire subir à tous les salariés du transport des reculs sociaux. Cette remise en cause, sera-t-elle de nature à améliorer l’entretien du réseau et des installations, quand on sait que le recours à la sous-traitance est un des facteurs des nombreux dysfonctionnements de la SNCF, en lien avec la perte des savoirs faire acquis par l’expérience et la transmission des savoirs pour des métiers complexes ?

Il s’agit bien là d’une réforme dogmatique et idéologique.

L’ouverture à la concurrence est une parodie de contrevérités. Les usagers auront-ils le choix de choisir leurs trains quand la Région confiera à des monopoles privés le soin d’organiser les transports ferroviaires en fonction de leurs intérêts économiques et financiers pour mieux servir les actionnaires. Ou bien, fermer, quand cela ne rapporte plus comme cela a était le cas pour le Fret. Que deviendra l’usager devenu « client » ? Il n’aura plus que les Cars Macron, qui, s’ils sont en situation de monopole pourront pratiquer le prix qu’ils voudront comme pendant le conflit actuel.

Rien ou si peu concernant la dette qui n’est pas de nature à rassurer pour l’avenir de nombreuses dessertes quand les rapports Spinetta et Duron prévoient de supprimer 9000km de ligne.

Quant à l’incessibilité des actions de la nouvelle entreprise, un mensonge de plus de Macron et de la Ministre des transports, puisqu’ils ont refusé de le mettre dans la loi. Il s’agit bien de privatiser à terme la SNCF comme EDF et GDF qui pourtant ne devaient pas l’être. Il est difficile de faire confiance à la parole politique des libéraux. La preuve, il annonce la filialisation du Fret. C’est le début du dépeçage de la SNCF. Jusqu’où iront-ils, si le rapport de force n’est pas créé pour mettre fin à la casse du service public ?

La bataille n’est pas finie. Notre collectif fédère de plus en plus d’usagers et de citoyen, voire d’élus pour s’opposer à cette logique d’abandon des valeurs du service public. Mr Morin n’a pas attendu. En effet, les suppressions de trains TER entre Dreux et Granville, de navettes entre Surdon et Alençon, la suppression des Caen Rennes, la Vente des Régiolis sur Paris Granville et les nombreuses fermetures de guichets où pourtant près de 80% des usagers achetaient leurs billets, constituent une véritable remise en cause de l’attractivité des territoires. Nous sommes tous concernés !

C’est pourquoi notre collectif soutient pleinement la lutte des cheminots, car elle est avant tout porteuse de l’idée d’un service public accessible à tous et de son développement, en exigeant de l’État de dégager les moyens nécessaires pour satisfaire les besoins de transport Fret et Voyageurs en lien avec le respect des contraintes environnementales. Les évolutions technologiques ne doivent pas servir de prétexte à la régression sociale. C’est cet ensemble de valeurs qui est au cœur de nos principales exigences.

Argentan le 19 Avril