Service SNCF 2024 : Quelques améliorations, mais peut mieux faire. Communiqué 13.12.2023

Avec le nouveau service, quelques améliorations ont été apportées sur la desserte Caen-Granville et Granville-Rennes. Le prolongement du train de Coutances à Granville en lieu et place d’un bus était réclamé depuis plusieurs années et va constituer une amélioration de la desserte. Quant aux prolongements le vendredi et le dimanche soir des trains en provenance de Caen au-delà de Granville vers Rennes, faut-il rappeler que ces créations avaient été accordées voilà deux ans et auraient dû être mises en place fin 2022. On est loin du compte sur Caen Rennes avec seulement 2 allers et retours au quotidien. Desserte qui comptait 4 allers et retours en 2h40 avant l’arrivée de Mr Morin à la tête de la Région.

Actuellement, il n’existe toujours pas de train le matin au départ de Rennes, vers Granville et Caen. Seul un bus assure la liaison. Les Caen-Rennes et Rennes-Caen en bus sont loin d’être la solution, avec un voire deux arrêts. Le bus ignore la majorité des 9 villes que le train dessert. Le bus ne présente pas tous les éléments de sécurité : la preuve, il y a deux semaines entre Rouen et Caen, un incident grave s’est produit sur l’autoroute, quand, en pleine vitesse, au milieu du trafic des camions, un pneu a éclaté à l’arrière du bus qui effectuait la liaison. Le pire a été évité et les passagers ont fini sur le bord de l’autoroute derrière le rail de sécurité… Certes, le nouveau service sur Caen-Rouen prévoit que des trains remplacent désormais les bus et c’est tant mieux pour les usagers. Parlons aussi de la desserte de Caen-Le Mans, où les bus mettent 3 heures avec 2 arrêts alors que les trains font le trajet en 1h40 avec 9 arrêts tout en assurant des correspondances à Surdon, de et vers Paris et à Mézidon, de et vers Rouen. Concernant Caen-Rennes le trajet en train permettrait un parcours en 2h40 avec des correspondances adaptées à Folligny en desservant les villes de l’ensemble de l’axe tout en donnant des correspondances à Lison, de et vers Cherbourg. Le collectif a fait des propositions pour développer la desserte Granville-Rennes via Dol en lien avec les 19 allers et retours mis en place par la Région Bretagne entre Rennes et St Malo. Cela permettrait d’assurer, toute l’année, une desserte (allers et retours) de Paris au Mont-St-Michel.

Depuis la mise en concurrence des opérateurs de bus au niveau régional, les usagers ne font que cumuler des difficultés qui se concrétisent par l’absence de renseignements dans les gares, l’impossibilité d’acheter les billets et la fin des correspondances notamment en gare de Surdon en provenance de Paris. Raison de plus pour remplacer les bus par des trains qui allieraient temps de parcours réduit, billet unique, prise en charge des vélos, confort et desserte de toutes les villes sur chaque axe. Certains bus avaient disparu, notamment sur Briouze Bagnoles. La presse s’en est fait l’écho et le collectif a exigé le retour de ces liaisons.

Concernant Paris-Granville et Caen-le Mans-Tours, la région repousse toute possibilité d’amélioration avant le couperet de l’ouverture à la concurrence ferroviaire, soit pas avant 7 à 8 ans. Mépris affiché en regard des besoins des populations qui de plus en plus utilisent le train et demandent des améliorations des dessertes par la création de trains arrivant plus tôt à Granville et à Paris et cadencés à la demi-heure le matin et le soir sur Caen-Alençon-le Mans. Le collectif fort des 5800 signatures obtenues auprès des usagers et avec l’appui des collectivités va continuer d’exiger de désenclaver les territoires du sud Normandie où le train connaît une augmentation constante de sa fréquentation en lien avec la progression de la vente dans les guichets pour lesquels nous continueront d’exiger l’amélioration des amplitudes d’ouverture pour certains et la réouverture pour d’autres.

Augmenter le prix du billet en 2024 comme le prévoit la Région relève du fonctionnement d’une épicerie ordinaire et non d’une volonté politique de rendre accessible le train pour tous. Pour cela il faudrait mettre fin aux prix prohibitifs des billets en lien avec le « yeld management » et en venir à une tarification simplifiée, au kilomètre, dégressive et sociale pour encourager le déplacement en train et le rendre accessible au plus grand nombre. Cela, afin de rentrer dans le cercle vertueux environnemental de la réduction des gaz à effet de serre. L’urgence climatique n’attend pas.

Le président du collectif citoyen des axes sud Normandie

Philippe Denolle