SUPPRESSION DES TRAINS EN NORMANDIE À COMPTER DU 28 MARS 2022. LE DEPUTE HUBERT WULFRANC DEMANDE A LA REGION NORMANDIE ET A SNCF NORMANDIE DE REVOIR LEUR PROJET

Sotteville-lès-Rouen, le 24/03/2022

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur,

Vous avez annoncé, il y a quelques jours, réduire le nombre de trains en circulation sur le réseau ferroviaire normand à partir du 28 mars prochain.

Près de 20 trains par jour, soit 100 trains par semaine seraient ainsi supprimés sur |e réseau normand, les liaisons Paris Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg, étant les plus impactées.

Le motif invoqué par la région Normandie et son prestataire, SNCF Voyageurs, serait la baisse de la fréquentation sur le réseau ferré normand. Une baisse imputée d'abord aux retards de nouveaux matériels OMNEO, à la crise sanitaire liée au COVID, ainsi qu'à l'augmentation des phases de travaux liées à l'aménagement EOLE.

Les syndicats cheminots CGT, UNSA, Sud Rail, CFDT et FO ainsi que plusieurs associations et collectifs d’usagers avancent d'autres motifs passés délibérément sous silence lesquels tiendraient à l'insuffisance des moyens humains et matériels qui ne permettraient pas de tenir les objectifs fixés par les différents plans transports présentés aux usagers depuis décembre 2019.

Des plans ambitieux qui prévoyaient une augmentation de 20% du nombre de trains en Normandie.

Ces plans de transports étaient visiblement intenables en l'état et semblent avant tout avoir été guidés par une volonté d'affichage politique à l'approche des élections régionales de 2021.

En effet, les organisations syndicales avaient dénoncé l'insuffisance de conducteurs, de contrôleurs, d’agents de maintenance des matériels et des infrastructures ainsi qu‘un manque d’investissements et des organisations de travail mal dimensionnées au regard des ambitions affichées.

Depuis 2001, Ie groupe public ferroviaire SNCF connaît une érosion continue de ses effectifs disponibles. Selon les chiffres publiés par l’entreprise, le groupe comptait 178 598 agents en 2002, 150 652 en 2012, 136 388 en 2020, soit une perte, nette de 42 210 agents en 18 années.

De fait, le groupe SNCF peut difficilement augmenter substantiellement son offre de services sans revoir sa politique salariale, le développement de la « polyvalence » des agents, solution miracle promue par certains chasseurs de coûts, rencontrant rapidement ses limites.

La diminution de l’offre ferroviaire en région normande reste cependant particulièrement problématique, au regard des objectifs de la transition écologique et des besoins qui vont aller en grandissant de transports alternatifs à la voiture, dans un contexte d’explosion des coûts des carburants et de reprise dynamique de l’activité économique se traduisant par une augmentation des déplacements.

Aussi, à I‘instar des associations d‘usagers, je pense en particulier à l’association SOS Gares et au collectif de défense Axes Sud Normandie, et bien entendu des organisations syndicales de cheminots qui vous ont saisi le 22 mars dernier, je me permets de vous interpeller publiquement pour vous demander de réviser votre nouveau plan transports.

Aucune difficulté n’est insurmontable dès Iors qu‘une volonté politique est clairement affichée et qu‘elle se traduit par des moyens financiers et humains supplémentaires pour tenir les objectifs fixés en 2019.

La Région Normandie a les moyens de mener une politique de transport ferroviaire ambitieuse, sa situation financière est saine et des crédits fléchis actuellement sur des projets pharaoniques déconnectés des besoins réels, je pense en particulier au contournement autoroutier de Rouen par l’est, pourraient être employés bien plus utilement pour développer l’offre ferroviaire en région.

Dans l'attente de vous lire,

Je vous prie de croire, monsieur le Président, Monsieur le Directeur, à l'assurance de ma parfaite considération.

Hubert Wulfranc,

Député de Seine Maritime