COMMUNIQUE SUITE AUX INCIDENTS DU 27 OCTOBRE 2023 SUR LA LIGNE PARIS GRANVILLE

COMMUNIQUE

La SNCF lance son label « collectifs en situations perturbées » pour affirmer que l’accompagnement est une priorité. Et pour ce faire, « il y a besoin de mettre en place  sur le terrain une coordination réfléchie et organisée entre transporteurs, SNCF voyageurs, notamment dans les gares où nous avons des organisations séparées ». On croit rêver !

Pas plus tard que Vendredi dernier 27 octobre, les usagers se sont trouvés confrontés à des situations inadmissibles, conséquence de l’imprévisibilité de la gestion d’un incident technique sur la ligne Paris Granville. Mais peut-il en être autrement ? Depuis plusieurs années, c’est une dégradation constante des conditions d’accueil dans les gares et dans les trains sous couvert d’optimisation des coûts de gestion notamment par la fermeture de nombreux guichets et la suppression de personnel sur les quais et dans les trains. Paris ne fait pas exception à la règle, malgré la forte fréquentation de ses gares. La Loi de 2018 puis la LOM sur les mobilités (votée en 2019 et soutenue par Mr Morin) laquelle a séparé la SNCF en 5 sociétés anonymes n’a fait qu’amplifier la situation (il n’existe plus de lien en chaque entité) accentuant ainsi la fragmentation des responsabilités. La disparition de nombreux cadres et de nombreux cheminots sur le terrain renvoie les prises de décision à des niveaux éloignés des situations perturbées. S’ajoute à cela, que le président de Région a voulu reprendre à son compte la gestion de tous les trains normands y compris au départ de Paris. Ce qui a exclu les conducteurs parisiens de la conduite des trains notamment sur l’axe Paris Granville et donc, en cas d’incident, il n’y a plus la possibilité de leur faire appel pour participer au secours d’un train. Autre fait marquant, il n’y a plus aucun agent entre Surdon et Dreux (100 km), Argentan et Granville (130km) dans les gares pour assurer la manœuvre des trains en cas d’incident. Et, vu l’éloignement, mobiliser une équipe d’astreinte demande souvent plusieurs heures. Choix du risque calculé ! En attendant les usagers trinquent!

A quelques mois des jeux olympiques, Il a fallu plusieurs heures pour distribuer un plateau repas. Cela promet ! Le plus scandaleux, c’est la gestion de la situation qui a conduit à laisser des personnes dont des enfants dormir dans des conditions déplorables, indignes d’une entreprise moderne et d’une région dont les campagnes de communication sont à cent lieues des réelles préoccupations des usagers.

A-t-il été réellement proposé des propositions d’hébergements ? Pourquoi n’a-t-il pas été prévu d’assurer la liaison en train de banlieue jusqu’à Dreux puis en bus pour acheminer les usagers situés au-delà comme cela se fait pendant les travaux ? De même, depuis la connaissance du problème, on peut s’interroger sur le manque de réactivité et le fait qu’aucune solution n’ait été trouvée, sachant que le dernier train circulant vers Dreux part à 20h52. Il aurait pu être également envisagé de faire circuler un train spécial entre Paris et Dreux. Un TGV vers le Mans-Rennes, Dol, St Malo circulait à la même heure pouvait apporter d’autres solutions !

TGV, Banlieue, TER, ce n’est plus la même entreprise ! Malgré les discours, il n’y a plus de continuité et d’interface entre les différentes activités. A qui la faute ! Tout cela pour préparer la concurrence libre et non faussée afin de faire la part belle à des opérateurs privés. Plus d’opérateurs ; chacun pour soi et donc moins de cohérence et plus de problèmes. En fait, cela ne fera qu’accroître les difficultés pour les usagers et les cheminots, confrontés à des situations d’exercice de leur métier de plus en plus dégradées!

Il faut en revenir à une réelle pratique de service public et comme cela se faisait autrefois, il faut une rame de secours avec une équipe de conduite au départ de Paris à chaque grand week-end. Cela doit devenir la règle !

Malgré les difficultés rencontrées par les usagers, l’appétence pour le train ne cesse de grandir et il devient nécessaire de prendre en compte l’évolution des besoins et sortir de la logique du moindre coût pour investir dans le transport le plus écologique. La région en a les moyens !

Comme le réclame le collectif citoyen, augmenter le nombre de trains sur Paris Granville implique d’investir dans le matériel et dans le personnel et en finir avec des gares désertifiées. Peut-être une priorité avant les grands projets routiers et autoroutiers voulus par le président de Région et d’autres élus!

le 30 Octobre 2023 

Le Président du collectif citoyen Argentan,

Philippe Denolle