De Granville à Figeac en train pour soutenir le rassemblement pour le développement des trains de nuit.

Sommaire

1. Le départ
2. Arrivée à Aurillac
3. Arrivée à Figeac
4. Rassemblement devant la gare de Figeac
5. Déclaration de la CGT des Cheminots

Parti de Granville le 12 janvier 2024, notre vice-président du Sud-Manche, Daniel Mouton, a pris le train pour se rendre à Figeac, lieu du rassemblement à l'initiative de plusieurs associations dont Oui au train de nuit, Urgence Polt, Destination trains de nuit, Défense de la gare d’Assier et de promotion du rail. 

Il nous offre un petit reportage en photos et nous raconte cette expérience.

1 - Le départ

Paris-Granville d'abord pour se rendre à Paris. Trajet assez laborieux en raison de la panne d'un train de fret (opérateur privé) à hauteur de Plaisir-Grignon. Le convoi de fret est secouru par une locomotive de Fret SNCF.

De ce fait, le TER 3420, départ à 9 heures de Granville connaît des arrêts prolongés à Dreux, Houdan, Orgerus-Béhoust. Le retard du 3420 sera de 1h12 à Paris Montparnasse (prévue à 15h06 au lieu de 12h.06). Ensuite, logiquement des retards en cascade pour les trains suivants de la ligne. Les conséquences pour une trentaine de voyageurs sur les correspondances pour Amsterdam, Nancy, Bourges...

A Paris Austerlitz, il embarque pour le train de nuit qui part à 19h.23.  Le train est composé de 3 tranches, Brive, Rodez et Aurillac (1 couchette 1ére et 1 de 2éme,1 voiture places assises). Circule le vendredi à l'aller, le dimanche au retour. L'accueil dans l'attente du départ est assez sommaire

A Brive, arrêt de 0h30 à 4h30, la partie Aurillac repart avec la BB75320 et un conducteur de Brive (1 élève en formation).

Arrivée à Aurillac à 7h 30. Le conducteur remet la locomotive prête à repartir. Ce jour-là, il retourne en taxi à Brive, mais parfois le découché* se déroule de jour à Aurillac.

2- Arrivée à Aurillac 

La façade de la gare d'Aurillac vue à 7h.30 environ, le matin du 13 janvier 2024. Une belle architecture du 19è siècle l Photo D.M pour le collectif

 Aperçu de l'intérieur du bâtiment voyageurs de la gare d'Aurillac

Il s'agit d'une gare qui a été totalement rénovée en 2019-2020 aussi bien au niveau du bâtiment voyageurs que des quais.

Dans le bâtiment voyageurs, on voit un guichet (ouvert tous les jours), un automate pour l'achat des titres de transport, une salle d'attente avec un espace de cotravail. Et la boutique "Relay".

Le parvis a été rénové en 2021-2022 et a été accompagné de divers aménagements, des travaux conduits par la communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac (CABA) dans le cadre du pôle d'échange intermodal (PEI) d'Aurillac.

La CABA a retracé l'histoire de la gare d'Aurillac au 19è siècle : 

Départ pour Figeac à 8 heures 49. Destination du TER  > Toulouse.

Aurillac dispose d'un atelier (à gauche) 

A gauche, on aperçoit la rame du train de nuit prête à repartir le samedi à 22h.42 tractée par la locomotive BB75320.

Egalement visible un train au pelliculage bleu de la Région Auvergne Rhône Alpes et le bâtiment de l'atelier dédié aux fluides et mini-entretiens

Particularité des circulations à Aurillac : en novembre 2018, un incendie ravage la gare de Figeac. Du fait de l'ampleur des dégâts, les relations ferroviaires sont interrompues entre Aurillac et Figeac jusqu'en 2019, entre Aurillac et Toulouse jusqu'en août 2023. Depuis, des TER lio (Occitanie) assurent certaines missions. (Source : Wikipédia)

3- Arrivée à Figeac

La gare de Figeac au sujet de laquelle il est plus pertinent de parler de reconstruction à l'identique l photo D.M. pour le Collectif

Reportage de février 2023 sur la reconstruction de la gare de Figeac.

Le train continue sa route en direction de Capdenac puis au-delà Toulouse en traversant le tunnel de Figeac l Photo D.M. pour le Collectif

Derrière le train, à droite de la photo, on aperçoit le Y formé par les voies : la gare de Figeac est une gare de bifurcation. La gare est perpendiculaire au deux lignes formant le Y

La gare est également desservie par des TER de la Région AURA. Ici il vient de Clermont-Ferrand et va à Toulouse.

TER de la Région Auvergne Rhône Alpes prenant des voyageurs à la gare de Figeac. 13.01.2024. l Photo D.M pour le collectif

A noter que la gare de Figeac est une gare de bifurcation. Sur la photo ci-dessous on aperçoit l'implantation des voies en Y, le bâtiment de la gare se situant perpendiculairement aux branches de ce Y

Petit aperçu de l'intérieur du bâtiment voyageurs et des installations pour l'accessibilité aux quais de la gare de Figeac

L'espace voyageurs comporte un guichet ouvert tous les jours. Différents services : salle d’attente connectée Wi-Fi, distributeurs de boissons et nourriture, billetterie, espace de cotravail.

Sur les quais, des passages adaptés pour la sécurité des voyageurs ont été mis en place.

4- Rassemblement devant la gare de Figeac pour la défense des trains de nuit

Etaient présents entre autres (liste non exhaustive) : M. Jean-Luc Gibelin Vice-Président en charge des transports de la Région Occitanie, M. Pascal Mazet Conseiller Régional d'Occitanie et Mme Véronique Thirault Conseil Départemental Hautes-Pyrénées, M. Jacques Montal du Collectif Oui aux trains de nuit, M. J-C Sandrier président de l'association Urgence POLT, Association Cantal/Fer, Mme Eléonore Echenne Rodez Citoyens Usagers, M. André Mellinger maire de Figeac, M. Laurent Mazet Usagers des trains de nuit Paris/Rodez, M. Vincent Labathe Président du Grand Figeac, M. Raphaël Daubet Conseiller départemental du Lot, M. Vincent Descœur député LR du Cantal, Laurent Alexandre député NUPES de l'Aveyron. Pour la Convergence Nationale Rail, Francis Porte.

Les circulations des trains de nuit ont à de multiples reprises faits l'objets d'articles dans la presse.

Depuis juillet 23, le Paris/Rodez a été supprimé 62 fois. Soit 2 mois sans trains. Les causes, hors grèves, ont pour cause à 62% les matériels, 30% agents.

Par exemple : 3 voitures trains de nuit immobilisées à Albi ou Aurillac pendant 15 jours faute de locomotive de rapatriement.

Ce jour, samedi 13 janvier, suppression du Cahors /Aurillac en raison de la présence de givre sur caténaires.

On pourrait faire voiture par voiture, ajoutée au train commercial mais, pas d'agent et de locomotive de manœuvre sur place.

Sur place, des échanges avec les cheminots et des usagers ont mis en évidence les principaux points revendiqués (à noter que l'étude Maintenance/Infra 2023 par SNCF Réseau n'a pas été  divulguée) :

• Retour à une entreprise intégrée avec statut.
• En cas de maintenance des voies, ouverture d'itinéraires BIS via Coutras avec la réouverture de la gare.
• Réouverture de la gare de Gourdon.
• Rénovation/construction voitures couchettes nuit : il faut 600 voitures. Plus de locomotives, 10 à traction autonome diesel/électrique..
• Mise en place de voitures de service, vélos, mini restauration local services contrôleurs..
• Augmentation de la capacité de 3 voitures à 4/5 et quotidien.
• Départ plus tard de Paris, resserrement du temps d'arrêt à Brive.
• Entretien des locomotives au plus près. Il se fait actuellement à Bordeaux voire Longueau.
• Les AGC  circulant entre Clermont-Ferrand et Toulouse pourraient être réaffectés autour de Lyon, Région Auvergne Rhône Alpes.
• Les difficultés de tarifications TER/Intercités ont aussi été mentionnées

5- Déclaration de la CGT des Cheminots au rassemblement

Mesdames, Messieurs les représentants des associations d’usagers
Monsieur le VP de la Region Occitanie en charge des mobilités pour tous et des
infrastructures de transports
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,

Ce rassemblement est la preuve que nous sommes tous particulièrement attachés aux trains qui irriguent nos départements et particulièrement les trains de nuit. Leurs dysfonctionnements pénalisent fortement nos territoires, leurs habitants et les cheminots qui y travaillent. Aussi, au nom de nos 4 syndicats CGT Cheminots (Aurillac, Brive, Capdenac et Rodez), je remercie chaleureusement les associations d’usagers qui ont lancé cette initiative.

Les cheminots avec la CGT partagent la colère des usagers face aux trop nombreuses suppressions, à la dégradation des horaires (notamment les heures d’arrivées et départs de Paris) et à la réduction de la qualité de l’offre de nos trains de nuit (compositions, annonces sono en pleine nuit lié au train de jour qui emporte nos places couchées,…)

Malgré un certain écœurement, les cheminots avec leur représentant CGT ne lâchent rien. Depuis de nombreuses années, la CGT interpelle très régulièrement la direction Intercité pour l’alerter et proposer des solutions pour un confort optimal des voyageurs, la sécurité et le respect d’horaires adaptés de ces trains indispensables à l’aménagement de nos territoires. Territoires, il n’est pas besoin de le rappeler ici, excentrés des grands axes de communication. A ce titre et à notre sens, le Rodez et Aurillac-Paris (auxquels on peut aussi ajouter le Latour de Carol-Paris) devraient bénéficier de la plus grande attention de la part de SNCF Réseau, de SNCF Voyageurs et de sa direction Intercité, tout comme ils savent le faire pour les trains drainant des flux plus importants issus des bassins niçois, toulousain ou languedocien.

Pour la CGT, nos trains de nuit Rodez et Aurillac-Paris font symptômes des choix actés lors des grandes réformes ferroviaires de 2014 et 2018 impulsées par les gouvernements Hollande et Macron 1 et 2. L’éclatement de la SNCF en diverses entreprise le cloisonnement entre activités n’ont fait que scléroser le système ferroviaire. En mettant fian à l’embauche au statut des nouveaux cheminots depuis 2020, les difficultés se sont accentuées. Ainsi,de trop nombreuses suppressions incombent, par exemple, à l’impossibilité d’ouvrir les gares par manque d’aiguilleurs. Ce n’est plus tolérable.

Ces politiques mortifères pour le système ferroviaire se poursuivent malheureusement aujourd’hui avec la discontinuité imposée à Fret SNCF, mettant en péril le transport de marchandises par fer dans notre pays. Les répercussions seront inévitables sur le réseau et pour la circulation de tous les trains, notamment sur POLT : moins de Fret c’est plus de givre à la caténaire, des problèmes d’adhérence accru lors des chutes des feuilles, moins de péages pour l’entretien, etc….

Aujourd’hui, chaque entreprise ferroviaire ou activité n’agit plus que pour son seul intérêt économique individuel et non plus pour la collectivité. Ainsi SNCF Réseau (dans la continuité de RFF) organise ses chantiers, sur l’axe POLT par exemple, en fermant les 2 voies sans se soucier du maintien de nos trains d’aménagement du territoire. Pourtant la CGT et les cheminots l’ont déjà dit et le répètent encore une fois : on sait faire des travaux de régénération sur une voie tout en maintenant des circulations sur la seconde. Dans les rares cas où cela serait impossible, le gestionnaire de Réseau doit faciliter le recours à des itinéraires BIS. Ainsi, l’étude réalisée par la CGT, il y a quelques années, afin de faire circuler nos trains de nuits via Périgueux et Coutras reste toujours une proposition d’actualité.

Comme expliqué précédemment, cheminots et matériels sont désormais cloisonnés dans plusieurs entités, chacune dédiée à une activité, et souvent éloignés des lieux de circulation des trains. Ainsi les locomotives sont entretenues à Bordeaux alors qu’elles sont utilisées entre Brive - Aurillac et Rodez. De la même manière, la CGT revendique l’habilitation des conducteurs de Rodez et Aurillac à la conduite du train de nuit afin de palier une défaillance du conducteur de Brive ou pour dégager le réseau en cas de secours d’un train en panne ou encore comme dernièrement, pouvoir intervenir plus rapidement lorsque le train de nuit Albi-Rodez-Paris et éviter qu’il ne reste 15 jours en panne à Albi. Aujourd’hui, pour pouvoir utiliser la locomotive du train de nuit qui stationne toute la journée à Rodez ou Aurillac, il faut dépêcher un conducteur de Brive. Vous pouvez mesurer la capacité de réactivité !

Pour améliorer la qualité de nos trains de nuit, nos syndicats CGT Cheminots d’Aurillac, Brive, Capdenac et Rodez demandent :

● le retour des voitures services sur nos 2 trains de nuits afin d’offrir à bord un emplacement vélo, un local d’accueil, un espace cafétéria et 36 couchettes supplémentaires ;

● la desserte commerciale de Brive ;

● La mise en circulation quotidienne de la branche Aurillac

● la circulation de ce train bi-tranche sur un sillon propre, et non plus raccroché à un train de jour, pour ainsi améliorer les horaires au départ/arrivé de la capitale et la qualité en réduisant le nombre d’arrêt entre Brive et Paris et en supprimant les trop nombreuses annonces sono en milieu de nuit liées au train de jour.

● Le renouvellement du matériel (moteur et remorqué).

● Le recours aux sites de maintenance limousin de proximité pour l’entretien du matériel moteur ;

● La formation de conducteurs et contrôleurs de proximité (Aurillac et Rodez)

● La mise en place d’une installation de pré-conditionnement en gare d’Aurillac au lieu de faire tourner les machines en gares.

● Un accès aux douches d'Austerlitz offert à toutes les usagers des places couchées (et pas seulement à la 1ere classe)

● Une politique tarifaire unifiée de nos 2 trains de nuit pour éviter qu’une correspondance avec un TER ici à Figeac, pour ensuite rejoindre Aurillac, ne soit meilleur marché que le train direct.

● Le recrutement en nombre suffisant des personnels nécessaires à toute la chaîne de production, du conducteur à l’agent de maintenance des voitures couchettes en passant par les contrôleurs, les agents d’escales et de SUGE, les agents de manœuvres, les aiguilleurs dans toutes les gares devant être ouvertes au service, les agents de maintenance du réseau (voie, caténaire, services électrique et mécanique), agents commerciaux, encadrants et dirigeants ;

● Le retour à une entreprise unique et intégrée et un statut de haut niveau commun à tous les cheminots de la branche, seuls gages d’efficacité, d’efficience et de maîtrise des coûts.

Ensemble, citoyens, usagers, cheminots, élus nous pouvons gagner un vrai service public ferroviaire, une desserte de nos territoires enclavés, de qualité.

Merci de votre attention.

NB : ce texte a été publié par la Convergence Nationale Rail sur son site. Voir ci-dessous.

Présence de la presse